Parler pour ne rien dire
Mis à jour le 28.12.21
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Malgré des pics de contamination jamais atteints et qui devraient encore augmenter, et alors que la contagiosité d’Omicron est particulièrement forte, y compris chez les enfants, le Premier Ministre n’a fait aucune annonce sur l’école. Le SNUipp-FSU dénonce dans un communiqué la « surdité et l’aveuglement » ministériels et dépose une alerte sociale.
L’apparition du variant Omicron a bouleversé les projections sanitaires. De par sa contagiosité extrêmement forte et sa propagation auprès des enfants, des annonces étaient attendues lors de l’allocution du Premier Ministre suite au conseil de défense sanitaire du 27 décembre. Il n’en a rien été « malgré les alertes de très nombreux médecins et scientifiques comme de la quasi unanimité des syndicats enseignants » et le fait que les « épidémiologistes s’accordent sur le rôle moteur des écoles dans la circulation épidémique. »
Et si maintenir les écoles ouvertes est un objectif, le SNUipp-FSU rappelle que « l’appel aux néo retraité·es et la recherche de contractuel·les montrent une nouvelle fois la volonté de faire à moyens constants et la non prise en compte du réel du terrain par le ministère. » Il exige donc des mesures immédiates, comme il le fait depuis 18 mois : équipement en capteur CO2 et amélioration de l’aération des locaux, tests systématiques et hebdomadaires, équipement des élèves en masque chirurgicaux et des personnels en FFP2.
Le SNUipp-FSU conclut qu’« au vu de la surdité et de l’aveuglement du ministre de l’éducation face à la gravité de la situation » il « s’adresse solennellement au Premier Ministre » et « dépose une alerte sociale » sur la situation sanitaire dans les écoles.
LE COMMUNIQUE
Surdité et aveuglement du ministère face au variant Omicron
Rien, aucune annonce pour sécuriser les écoles malgré l’envolée épidémique actuelle et les alertes de très nombreux médecins et scientifiques comme de la quasi-unanimité des syndicats enseignants qui exigent la mise en place des mesures nécessaires.
Le taux d’incidence des 6-10 ans se maintient à un niveau élevé inédit au-dessus des 800 cas pour 100 000 enfants testés malgré les vacances et une baisse du dépistage. Le variant Omicron, beaucoup plus contagieux, est en train de supplanter le variant Delta qui reste actif. Les épidémiologistes s’accordent sur le rôle moteur des écoles dans la circulation épidémique. Dans ces conditions, il est impensable d’envisager de reprendre l’école le 3 janvier comme avant.
Marteler comme un mantra éculé sa “doctrine” d’une école ouverte à tout prix est totalement inconséquent de la part du ministre de l’éducation. Pour permettre à l’école de rester ouverte, il faut au contraire protéger les élèves, les personnels et leurs familles. Les conséquences des contaminations, notamment en cas de covid long qui toucherait au minimum 6% des personnes infectées, pour les enfants comme les adultes, ne sont pas anodines. Protéger l’école, c’est également protéger la société dans son ensemble.
Alors qu’un tiers des enseignants et enseignantes devrait être touché par le Covid en janvier, selon les projections du Conseil scientifique, l’appel aux néo retraités et la recherche de personnels contractuels montrent une nouvelle fois la volonté de faire à moyens constants et la non prise en compte du réel du terrain par le ministère.
Il ne suffit pas de clamer qu’il s’agit de "sanctuariser l’école pour les enfants” comme l’avance le ministre de la santé mais il faut la sécuriser de manière effective et concrète. Pour cela, des solutions sont connues et avancées depuis de nombreux mois :
- améliorer l’aération des locaux avec une systématisation des capteurs CO2, des travaux de ventilation mécanique et si besoin l’équipement en purificateurs d’air ;
- organiser des tests de manière systématique et hebdomadaire pour tous les élèves et les personnels comme cela se pratique en Allemagne, au Royaume-Uni ou en Autriche ;
- fournir aux élèves comme aux personnels des masques protecteurs comme le fait par exemple l’Italie en dotant les personnels de masques FFP2.
Au vu de la surdité et de l’aveuglement du ministre de l’éducation face à la gravité de la situation, le SNUipp-FSU s’adresse une nouvelle fois de façon solennelle au Premier ministre pour exiger la mise en place de ces mesures indispensables à une reprise de l’école la plus sécure possible. Il dépose une alerte sociale en ce sens.
Paris, le 28 décembre 2021