Permutations : statistiques en berne
Mis à jour le 03.04.24
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Les statistiques du mouvement interdépartemental (changement de département) montrent un des taux de satisfaction les plus bas des dix dernières années. Il y a urgence à ouvrir le chantier de la mobilité des enseignant·es.
Cette année encore, ce sont près de 80% des 15 390 candidats au mouvement interdépartemental qui n'obtiennent pas leur mutation. Le taux de satisfaction, 20,73%, est un des plus bas des dix dernières années. Pour mémoire, il s’établissait 25,12 % en 2012, et à 45,76 % en 2004 ! Concrètement, cela signifie que chaque année plusieurs milliers d’enseignantes et d’enseignants sont empêché·es de muter.
Avec un nombre de mutations qui ne cesse de baisser et des barèmes qui s’envolent pour obtenir satisfaction ou pour pouvoir muter, l’absence de perspectives fait grandir la désespérance chez nombre de PE. Aujourd’hui, des enseignantes et des enseignants sont bloqué·es dans leur département d’affectation, avec comme seule solution la disponibilité ou la démission. De trop nombreux départements ont ainsi un taux de satisfaction en dessous des 15% - presque l’ensemble de la région parisienne, l’Allier, l’Orne, l’Eure-et-Loire… - alors que dans un même temps 100 % des personnels de Haute-Corse, du Finistère, de Haute-Loire ou bien des Pyrénées-Atlantique ont eu satisfaction…
Le syndicat a demandé au ministère d’apporter dès maintenant, dans le cadre des recours, des réponses favorables aux situations humaines difficiles qui ont trop duré. Il exige aussi que des solutions soient trouvées, ce qui passe entre autres par la refonte du barème, afin que chaque enseignant·e ait enfin la perspective de rejoindre un jour le département qu’il ou elle souhaite.
La FSU-SNUipp dénonce cette situation qui se dégrade un peu plus chaque année. Le syndicat incite les PE à faire des recours pour le mouvement interdépartemental et les accompagnera. Il portera toutes les situations à la connaissance du ministère pour rappeler la réalité du terrain et les conséquences d’une mobilité empêchée sur la vie des personnels.
Plus globalement, la FSU-SNUipp exige le retour de la transparence sur ces opérations de gestion des personnels, mise à mal par la loi de transformation de la Fonction publique d’août 2019. Si le gouvernement souhaite effectivement s’attaquer à la crise d’attractivité des métiers enseignants, il y a urgence à ouvrir le chantier de la mobilité et des territoires non attractifs.