Tests salivaires : copie à revoir

Mis à jour le 26.02.21

3 min de lecture

Dans un communiqué, le SNUipp-FSU dénonce une campagne de tests salivaires à destination des élèves et des personnels qui dénote "un cruel manque d'anticipation" et "un énième bricolage" qui fait reposer une campagne pourtant indispensable sur les PE appelé·es parfois à opérer eux-mêmes les tests. Les panels d'école choisis, le manque d'information ou de moyens humains sont loin de la rigueur scientifique nécessaire. En renonçant à un déploiement de tests lisible, coordonné et efficace, le ministère opère une fuite en avant communicationnelle plutôt qu'une stratégie de dépistage opérationnelle pour lutter contre la pandémie.

Le communiqué 

Tests salivaires : le ministère doit revoir sa copie

Alors que s’achève la première semaine de retour de vacances de la zone A, le ministère fait encore la preuve d’un manque cruel d’anticipation. Annoncés à grands renforts de communication depuis plusieurs jours, les premiers tests salivaires commencent très difficilement à se mettre en place dans certains départements. Si ces tests sont un élément incontournable dans la politique de détection et la gestion des cas de Covid, il n’en reste pas moins qu’une campagne d’ampleur doit se préparer sur et avec le terrain.

Or, pour l’instant, les équipes des écoles n’ont que très peu d’informations sur la mise en œuvre de cette campagne de tests. Pourtant, communiquer avec les familles est nécessaire pour pouvoir répondre à leurs questionnements et les inciter à accepter massivement cette démarche.

Localement les instructions du ministère prennent des formes différentes mais ont en commun de démontrer une nouvelle fois la méconnaissance de la réalité des écoles à tous les niveaux de l’institution. Par ailleurs, le panel des écoles testées recèle des méthodologies très différentes. Dans certains départements, une seule école sera testée tandis que dans d’autres, plusieurs le seront. La désignation de ces écoles n’est définie par aucune règle, le choix semble laissé à l’appréciation de chaque rectorat ou direction académique. Tout cela questionne sur la réalité scientifique de cette campagne.

Dans certains départements les équipes enseignantes seraient même mises à contribution pour réaliser les tests après une “formation” expresse délivrée par un personnel de laboratoire d’analyses médicale. Le SNUipp-FSU dénonce cet énième bricolage qui laisserait une nouvelle fois les PE livrés à eux-mêmes pour prévenir la pandémie dans les écoles. Sans compter toutes les questions sanitaires et organisationnelles annexes que cela pose.

Cet épisode illustre, à nouveau, le manque de personnels de soin et de santé au sein des écoles maternelles et élémentaires pourtant révélé au grand jour depuis le début de cette pandémie.

Le ministère doit stopper cette fuite en avant et mettre à disposition des écoles les moyens humains nécessaires à la réalisation de ces tests. Il doit revoir urgemment et sérieusement le déploiement des tests pour le rendre efficace, lisible et coordonné. Cette campagne de tests doit permettre de mettre en place une surveillance épidémiologique avec une stratégie de dépistage de masse, entraînant des tests réguliers auprès des élèves comme de l’ensemble des personnels. Elle doit aussi s’accompagner d’autres mesures comme l’amélioration de l’aération des locaux, la fourniture gratuite de masques chirurgicaux aux élèves, l’accès prioritaire à la vaccination pour les personnels ou encore l’allégement des effectifs.

Paris, le 26 février 2021