Du répit pour la carte scolaire ?
Mis à jour le 28.03.20
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Pas de fermetures de classes dans le rural, révision de l’équilibre ouvertures-fermetures en milieu urbain et report des décisions dans les départements : le ministre a pris en compte le vent de colère qui commençait à souffler un peu partout en France.
Aucune fermeture de classe en milieu rural sans l’accord du maire. La mesure, annoncée par le ministre de l’Éducation nationale à l’occasion d’un journal télévisé, prolongerait celle prise en 2019 de ne fermer aucune école rurale sans ce même accord.
La rue de Grenelle se serait également engagée à être en mesure de décider moins de fermetures, ayant obtenu une « enveloppe » de postes supplémentaires pour prendre en compte le caractère exceptionnel de la situation. Et de pouvoir ainsi revoir l’équilibre ouvertures-fermetures en milieu urbain.
Dans une période où les réunions en présentiel sont interdites, où les maires et les conseils municipaux n’ont pas tous été élus, où le pays vit au ralenti, où enseignantes et enseignants sont mobilisés pour assurer une activité scolaire et un lien avec les familles et les enfants, il était incompréhensible que les cartes scolaires se tiennent comme si de rien n’était.
Des questions en suspens
Le SNUipp-FSU avait interpellé le ministre à ce sujet. Les actions locales et nationales de la FSU, tout comme les initiatives intersyndicales, ont pesé dans ces annonces et de plus en plus de Dasen annoncent déjà le report des instances.
Pour autant, ces promesses télévisuelles doivent se concrétiser. Quel sera le volume de cette nouvelle dotation de postes ? Quelle est la définition précise d’une école rurale ?
Le ministère peut-il garantir qu'aucun moyen ne soit redéployé (remplacement, RASED…) ou que la mise en œuvre des dédoublements prévus ne soit pas reportée ou encore que le nombre de postes au concours soit augmenté ?
Dans cette situation exceptionnelle mettant en lumière les inégalités à l’école, le SNUipp-FSU revendique un moratoire sur toutes les opérations de carte scolaire, qui doivent se limiter aux ouvertures de classes là où elles sont nécessaires et une dotation permettant partout d’alléger les effectifs comme de développer les RASED et les maîtres supplémentaires.
Ces annonces, tout comme comme la vidéo adressée aux enseignants, montrent un changement de ton que le SNUipp-FSU a réclamé avec force ces dernières semaines. Cela ne peut toutefois suffire à rassurer une profession actuellement engagée pour le maintien du lien avec leurs élèves et pour l’accueil des enfants des équipes soignantes.
La crise épidémique confirme, s’il en était besoin, l’utilité des services publics, dont celui de l’éducation. Pour la rentrée, le SNUipp-FSU réclame un moratoire sur toutes les opérations de carte scolaire, lesquelles doivent être limitées aux ouvertures de classes là où elles sont nécessaires. Il demande aussi une dotation permettant d’alléger les effectifs, de développer les RASED et les maîtres supplémentaires. Cela dans toutes les écoles, afin de reconstruire ce que cette crise sanitaire aura chamboulé et peut-être enfin s’attaquer franchement aux inégalités.
Par ailleurs, le syndicat continue de réclamer la protection optimale de tous les personnels qui accueillent les enfants des équipes soignantes avec la fourniture de masques et l’arrêt de toutes les opérations administratives nécessitant des échanges en présentiel (notamment Affelnet).