Bénéfices de la sieste
Mis à jour le 02.10.22
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Itv de Séverine Greusard, chargée de mission maternelle
SÉVERINE GREUSARD est chargée de mission maternelle et petite enfance à l’Inspé de Lyon
Siestes à l'école, quels bénéfices pour les apprentissages ?
En 2021, une expérimentation menée par des universitaires dans des maternelles du Rhône a mesuré les temps de sommeil et d’éveil des élèves. Les premiers résultats, en cours d’analyse, suggèrent qu’entre ceux qui bénéficient d’une sieste dont ils ont besoin et ceux qui n’ont pas eu l’occasion de dormir suffisamment, il y a une différence d’engagement dans les apprentissages de fin d’après-midi. Les enfants en manque de sommeil ont plus de mal à entrer dans la tâche, leurs capacités attentionnelles sont plus réduites. Au niveau émotionnel, ils acceptent moins bien les activités complexes. L’impact présumé au niveau de la mémoire est en cours d’observation.
Dans quelles conditions l'organiser ?
La mission des PE, définie dans le programme 2015, est de répondre aux besoins premiers de l’enfant. Un enfant de GS peut donc être couché s’il en a besoin, tandis qu’un PS peut ne pas l’être. Le moment le plus propice vient rapidement après le repas. Ne pas proposer d’histoires complexes qui sollicitent les fonctions cognitives, mais des respirations, des jeux connus, libres pour que l’enfant se pose et s’évade. Quand la sieste a lieu sur le temps méridien, un véritable travail partagé du binôme PE/ATSEM s’engage sur les besoins des enfants. Il est à coconstruire avec les familles pour rappeler que, essentiel pour grandir, le sommeil est aussi source de plaisir, une dimension peu valorisée par la littérature jeunesse et les normes sociales.
Quel accueil proposer au réveil en classe ?
Après une heure et demie de sieste qui correspond à un cycle de sommeil, il faut veiller à ce que l’enfant n’en commence pas un deuxième, ce qui serait délétère pour le sommeil du soir. Puis organiser un accueil échelonné, en fonction des heures d’endormissement et de réveil. Le coucher tôt permet un retour tôt en classe, propice à des moments de langage, priorité de la maternelle. Les activités à proposer pendant une vingtaine de minutes sont semblables à celles de l’accueil du matin, l’enfant se remet dans le contexte de la classe. Ensuite, on peut reprendre des activités plus formelles car, pour de jeunes enfants, la fin d’après-midi est la meilleure période pour apprendre, particulièrement pour les activités scientifiques et mathématiques.
