De la gymnastique aux programmes d’EPS
Mis à jour le 02.09.20
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Troisième discipline scolaire en horaire, l'EPS reste trop souvent un supplément d'âme
« L’école doit faire aux exercices du corps une place suffisante pour préparer et prédisposer les garçons aux travaux de l’ouvrier et du soldat, les filles aux soins du ménage et aux ouvrages de femmes ». Il y a de quoi rire ou pleurer en lisant cet extrait des instructions de 1887 qui évolueront heureusement bien vite sous l’impulsion notamment de Ferdinand Buisson dès 1890. Ce dernier souhaite en effet « laisser la joie aux enfants » et fait inscrire pas moins de deux heures d’exercices physiques chaque jour « sur lesquelles on réservera à la gymnastique une demi-heure au moins pour les enfants au-dessous de dix ans ». Aujourd’hui troisième discipline scolaire en horaire consacré, l’EPS reste encore trop souvent dans les pratiques et les représentations, un supplément d’âme que l’on concède pour pouvoir faire un peu de place aux corps et au besoin de se mouvoir après de longues heures passées assis à suivre des disciplines jugées beaucoup plus sérieuses par le commun des mortels. Et pourtant, c’est bien comme discipline à part entière qu’elle doit être considérée nécessitant des apprentissages et des savoir-faire particuliers. Car si elle peut concourir à développer des compétences transversales pour former « un citoyen lucide, autonome, physiquement et socialement éduqué », comme le réclament les programmes, cela passe nécessairement par une pratique réflexive et l’acquisition de compétences motrices spécifiques qui concourent aussi à la construction d’une culture commune.