En classe avec Jules Verne
Mis à jour le 20.01.21
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Interview de Serge Boimare, psychopédagogue et co-auteur de « En classe avec Jules Verne »
SERGE BOIMARE Psychopédagogue, co-auteur du livre « En classe avec Jules Verne », éditions Dunod.
Pourquoi la médiation culturelle avec Jules Verne ?
Jules Verne aborde des questions qui préoccupent beaucoup les préadolescents, tout particulièrement ceux en grande difficulté scolaire qui sont particulièrement attirés par les héros qu’évoque cet auteur. Des héros sur le point de mourir de faim, de froid ou qui se posent des questions existentielles.
« Le tour du monde en quatre-vingts jours » est très facile à exploiter pédagogiquement. C’est une façon d’entrer dans l’œuvre de Jules Verne avec des élèves de cycle 3. Et puis, la version réécrite par Françoise Bernigole, l’une de co-autrices, en faisant de Passe-partout le personnage principal, permet une meilleure entrée dans le roman. Les enfants s’identifient beaucoup à lui lorsqu’il fait des bêtises ou qu’il ne respecte pas les règles. Mais cette adaptation a un second atout important, elle est facile à lire à haute voix. Pour les enseignants entrant dans la médiation culturelle, elle évite qu’ils aient à simplifier le texte pour l’adapter au niveau de compréhension de leurs élèves.
En quoi cela réduit les inégalités ?
Avec la médiation culturelle, le PE a la possibilité d’intéresser et de faire participer les élèves les plus faibles, ce qui est la première préoccupation des enseignants et enseignantes. Pendant la lecture à haute voix, même les élèves les plus démunis sur le plan scolaire sont intéressés. Les élèves sont incités à s’exprimer et à confronter leurs points de vue sur des grandes questions existentielles. C’est une façon de tous les mobiliser. En donnant un patrimoine commun à tous les élèves, on permet aussi de faire travailler ensemble au sein d’une classe hétérogène. Partir d’un récit commun répond à cette grande difficulté du métier.
Est-ce compliqué pour les PE de s'initier à cette démarche ?
Les enseignantes et enseignants doivent se faire confiance et prendre le risque d’expérimenter. Cela demande peu de choses : savoir bien lire à haute voix et repérer les élèves qui se dispersent lors de la lecture. La seule difficulté réside dans la gestion du débat entre élèves, surtout lorsqu’on a l’ambition de les faire participer tous les jours. Mais ce n’est pas insurmontable, cela demande juste de l’entraînement.