Enquête Cedre 2019 : en mathématiques

Mis à jour le 11.11.20

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Nathalie Sayac, spécialiste des mathématiques, analyse les résultats de l'enquête Cedre

Nathalie SAYAC est maîtresse de conférences en mathématiques

Nathalie Sayac

Qu’indiquent les résultats de l’enquête Cedre ?

La dimension cyclique de l’enquête Cedre, Cycle des évaluations disciplinaires réalisées sur échantillon, est importante à considérer. L’évaluation proposée tous les cinq ans est constituée de 50% d’items issus de la session précédente afin de donner une visibilité de la progression des acquis des élèves dans une discipline. En 2008 et 2014, les résultats en mathématiques étaient assez équivalents avec un score moyen de 250 et 249. Ceux de 2019, avec un score de 232, ont créé la surprise avec une chute importante des résultats. Dans les faits, il n’y a pas de raison ou d’événement évidents qui justifient cette chute qui ne peut, non plus, être le fait d’une régression cognitive subite des élèves.

Quelles en seraient les causes ?

Selon moi, le passage au tout numérique pour la session 2019 a eu une incidence forte sur les résultats pour deux raisons. La première est d’ordre technique. Le choix de tablettes, outil numérique non usuel pour tous les élèves, pas toujours très à jour ou fonctionnelles, a pu biaiser les résultats.
La seconde raison concerne la transposition numérique des items créés antérieurement pour une évaluation papier. Quand il s’agit d’un QCM, la transposition n’est pas problématique. Par contre, pour d’autres modalités de questions ou pour des domaines mathématiques spécifiques comme la géométrie ou la résolution de problèmes, le passage au numérique a pu générer un obstacle pour les élèves. Pour ces raisons, la comparaison entre la session 2019 et les précédentes n’est pas valable de mon point de vue et peut expliquer les écarts constatés.

Des solutions pour que les résultats s’améliorent ?

L’enseignement des mathématiques souffre d’une vision applicationniste et d’un manque de formation des PE. On pourrait se réjouir du plan Maths Villani-Torrossian, mais la façon dont il est conçu interroge. L’idée de donner des outils aux enseignants est une bonne chose, mais ne pas les associer à leur élaboration les réduit à n’être que de simples exécutants. C’est exactement ce que je reproche à l’enseignement des mathématiques à l’école, on demande aux élèves d’appliquer des formules ou de mobiliser des techniques, mais pas de réfléchir, de se questionner ou de se confronter à de réels problèmes. Fondamentalement, si on veut améliorer les résultats de nos élèves, il faut absolument les amener à avoir une autre vision des maths.

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