Enseignement de l'histoire

Mis à jour le 24.05.24

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Itv de Benoît Falaize, chercheur didacticien.

Benoît Falaize est chercheur-didacticien, Centre d’histoire de Sciences Po.  Auteur de « Enseigner l’histoire à l’école. Donner goût et interroger le passé pour faire sens aujourd’hui », Ed Retz 2024.

FsC 497 Benoît Falaize©Millerand•NAJA

Quels enjeux pour l'enseignement de l'histoire ? 

Cette discipline a une résonance particulière dans la société notamment par les débats dont elle se fait l’écho. Elle porte des enjeux forts de connaissance en donnant à voir les moments capitaux de l’histoire nationale en tant qu’ils sont témoins de valeurs déterminantes pour la France et la République. Elle aborde aussi des questions civiques majeures et doit pouvoir traiter de tous les sujets comme ceux dits sensibles, comme la Shoah, la colonisation ou les faits religieux. Il est important de tout évoquer en classe, notamment pour les élèves qui pourraient être réceptifs aux réseaux sociaux ou aux propos déformés de la sphère privée. À l’école, ces sujets sont dits à partir des travaux d’historiens, dans des mots adaptés aux élèves de cycle 3. Un autre enjeu moins visible mais tout aussi important est sa participation à la maîtrise de la langue.

Comment s'y prendre ? 

Les PE s’interrogent souvent face à tous les sujets à aborder, à la difficulté d’utiliser des documents, des textes historiques. Être clair sur l’objectif que l’on assigne à la séance permet de choisir le document utile, ce qui aide au déroulé de la séance. Il faut pouvoir mettre l’élève en posture d’enquête, proposer une situation problème ou un débat argumenté, faire alterner des phases orales, des moments de récit par l’adulte ou les élèves, avec l’analyse de documents. L’essentiel est de comprendre. Il ne faut pas hésiter à vulgariser des documents ou des propos pour faire émerger des hypothèses. En quoi ce document témoigne d’une époque ? Pourquoi a-t-il été écrit ? Et construire, ensuite, collectivement du sens.

Quelle place pour le récit ? 

Un débat pédagogique depuis les années 70/80 a porté le discrédit sur le récit en classe, vu comme le porteur d’un « roman national » qui nierait la pluralité et ne donnerait pas leur place à ceux dont on ne parle jamais. Or, un récit, en s’appuyant sur des documents, peut montrer les différents points de vue, le réel dans toute sa complexité, tout en le rendant accessible. Les élèves peuvent écouter l’enseignant le lire ou le raconter. Ils peuvent aussi en produire. Une occasion pour eux d’apprendre que la vérité est au cœur de la distinction entre le récit historique et celui de fiction, que « l’historien n’est pas libre », comme disait Duby.

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