Féminicides
Mis à jour le 02.10.22
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Une comptabilité macabre
122 femmes ont été tuées en 2021 par leur conjoint ou ex-conjoint contre 102 en 2020 selon l’étude nationale sur les morts violentes au sein du couple, publiée par le ministère de l’Intérieur le 16 août dernier. Sur les 122 victimes, 39 avaient déjà été victimes de violences antérieures, 25 avaient signalé ces violences aux forces de l’ordre et 21 avaient déposé plainte. Pourtant, seul un auteur était sous contrôle judiciaire et seulement deux victimes faisaient l’objet d’une ordonnance de protection. L’ordonnance de protection oblige, généralement, le conjoint violent à quitter le domicile conjugal et peut même l’empêcher d’approcher la victime. Depuis peu, un bracelet anti-rapprochement, système de géolocalisation, peut être imposé à l’agresseur, mais peu de tribunaux en disposent… Une situation inacceptable selon Sylvaine Grévin, présidente de la Fédération nationale des victimes de féminicides (FNVF). « Jamais autant de mesures n’ont été décidées, mais cela pêche dans leur application, les moyens ne sont pas à la hauteur des promesses, explique-t-elle. Nous demandons donc la création d’une commission indépendante sur le sujet des féminicides et des violences conjugales qui serait chargée, dans une démarche qualitative, d’analyser la mise en œuvre des mesures de protection. On sait que les réponses judiciaires ne sont pas adaptées ».
Tous les deux jours et demi
« Le profil type de l’auteur n’a pas changé, souligne l’étude. Il est majoritairement masculin – 86 % en 2021 – le plus souvent en couple, de nationalité française, âgé de 30 à 49 ans ou de 70 ans et plus, et n’exerçant pas ou plus d’activité professionnelle ». Le passage à l’acte, rarement prémédité, est dans la majorité des cas consécutif à une dispute et au refus de la séparation. Les faits sont commis majoritairement au domicile du couple et avec une arme blanche ou une arme à feu. Au 2 septembre, le collectif Féminicides par compagnons ou ex (FPCE) dénombrait déjà 79 femmes tuées.