Le débat déprogrammé
Mis à jour le 04.10.24
min de lecture
L’apprentissage du débat s’est réduit comme peau de chagrin dans les programmes.
Alors qu’il est reconnu comme un outil démocratique nécessitant une formation, l’apprentissage du débat s’est réduit comme peau de chagrin dans les programmes.
Le débat dans la vie de classe est présent dans les programmes de l’école primaire de 2002. Il est alors reconnu comme un genre fondamental de l’oral avec une demi-heure par semaine de pratiques orales. En 2008, l’exercice du débat disparaît des programmes officiels. Il réapparaît dans les programmes de 2015 et dans le socle commun, où les compétences orales ont une place à part entière.
La notion de débat aux cycles 2 et 3 est particulièrement travaillée en enseignement moral et civique (EMC), en français mais aussi dans d’autres disciplines. « Le débat est par excellence constitutif de l’espace public en démocratie.
L’enjeu premier pour l’école est de former le citoyen : lui permettre de participer aux échanges et de prendre sa place dans l’espace démocratique où chacun doit pouvoir dire ce qui lui semble juste ou légitime. Le débat se trouve à un carrefour car il est à la fois un espace de construction et de partage de valeurs et un lieu d’apprentissage de la communication et de ses règles », pouvait-on lire dans Éduscol en 2015. Les nouveaux programmes d’EMC de 2024, s’ils évoquent dans leur préambule une « culture du débat », tournent résolument le dos à ces enjeux.
Savoir écouter l’autre, respecter les tours de parole, discuter autour d’un album de littérature ou nuancer son propos et modérer son attitude dans un débat réglé…, il s’agit en termes de citoyenneté de comprendre des notions et des valeurs et de s’y soumettre mais sans les vivre. Tout le contraire de la mission de l’école.