Martinique

Mis à jour le 12.12.23

2 min de lecture

Délier les langues

À Fort-de-France, dans l’école Baie des Tourelles, le dispositif UPE2A - Unité pédagogique pour élèves allophones arrivants - permet aux élèves d’apprendre plus rapidement le français et de progresser dans leurs apprentissages.

Bien que la chaleur soit écrasante en ce début d’après-midi dans le dispositif UPE2A* de l’école Baie des Tourelles à Fort-de-France en Martinique où toutes les écoles sont en REP+, l’heure n’est pas à la sieste. Quatre élèves de CE1 écoutent avec attention la chanson choisie par Nathalie Massal, l’enseignante. « Vous allez devoir écouter les paroles et me dire ce que vous avez compris », explique-t-elle. 

Après plusieurs écoutes, un élève se lance : « Mimi joue à cache-cache ». « Elle se cache sous la chaise », répond un autre. « Comme les tremblements de terre », précise Johan**. « Entre deux lits », ajoute Sabrina… Si cette activité permet de revoir le vocabulaire déjà appris en ce début d’année, « sur, sous, entre, à côté, dans… », Nathalie choisit de mettre les élèves en situation car des confusions demeurent. 

Pour Murielle, primo-arrivante, tout est encore bien confus. Un carton, deux chaises et une table servent de repères pour appliquer les consignes oralisées par l’enseignante, puis par les élèves. « Lorsqu’ils sont dans l’action, ils comprennent le sens du mot et le mémorisent plus facilement, explique Nathalie. Passer par le corps est une étape nécessaire car pour ces élèves, la langue parlée à la maison n’est pas le français mais le créole, l’anglais ou l’espagnol ».

Points réguliers

Isabelle Leroy, enseignante de CE1 travaillant avec Nathalie, souligne qu’« avoir une enseignante spécialisée est un vrai plus. Les élèves sont en petits groupes et osent s’exprimer plus. Ils ont davantage confiance en eux et maîtrisent plus rapidement le français. Les trois dernières années, le poste n’était pas occupé et nous avons souffert de ce manque ». 

Nathalie travaille avec les élèves l’expression orale, le lexique, la production écrite et l’étude de la langue. « Nous nous mettons d’accord sur les priorités à travailler en fonction des besoins des élèves, indique-t-elle. Parfois, il est nécessaire de changer un élève de groupe, soit parce qu’il a progressé vite, soit parce que le niveau du groupe dans lequel il se trouve est trop élevé. L’important est que tous les enfants progressent ». 

Des points réguliers ont lieu en conseil de cycle mais beaucoup d’échanges se font aussi sur des temps informels chaque fois que nécessaire. C’est également un dispositif très apprécié des familles. « Les parents comprennent et voient que cela aide leur enfant à apprendre ». Mais pour Nathalie, la plus belle récompense est lorsque ses élèves n’ont plus besoin d’elle.

**Les prénoms ont été modifiés.

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