Oser le culturel

Mis à jour le 17.01.19

3 min de lecture

À Manosque, la relation aux familles est inscrite au quotidien dans le projet d’école.

Ce n’est pas sur les toits mais devant le portail de l’école des Plantiers que se tient à chaque entrée et sortie des classes, Nathalie Brazier-Carré, directrice de l’école de ce quartier de Manosque classé politique de la ville dans les Alpes-de-Haute-Provence. « Être présente physiquement, se rendre disponible, garder sa porte ouverte », car ici « au-delà des mots que l’on colle dans les cahiers, la communication avec les familles passe beaucoup par l’oral », explique-t-elle. Il faut redire, expliquer et même parfois faire traduire par des mamans qui prêtent main-forte. La solidarité et l’accueil commencent ainsi dans cette école du pays de Giono qui a fait de la relation aux familles son credo et même le cœur de son projet pour améliorer les apprentissages des élèves. Dans les deux classes de CP à 12, les parents ont été invités à venir assister à des séances de lecture le matin avant la récréation. Les parents inscrits par binôme ont vu leurs enfants et la classe au travail dans le lent et difficile apprentissage de la lecture. Pendant le temps de récréation qui suivait, les enseignantes ont pu échanger avec les parents et ainsi faire le lien entre le travail de la classe et le temps de relecture demandé aux élèves le soir à la maison. « Une aide précieuse pour nous », témoignent deux mamans algérienne et slovène, nouvellement arrivées en France. Comme près des deux tiers des parents de cette école, elles n’ont pas suivi leur scolarité en France et l’équipe pédagogique a l’ambition de leur faire découvrir le système scolaire français.

ALLER AU CENTRE-VILLE

Ce projet sera reconduit au deuxième trimestre mais cette fois sur des séances d’ateliers mathématiques avec l’idée de pouvoir mettre de côté la barrière de la langue. Mais c’est aussi du côté de l’ouverture culturelle et d’un vaste projet initié par la ville avec financement à la clé que l’école mobilise son énergie. Chorale, sorties au cinéma, à l’opéra de Marseille, à la médiathèque ou encore au théâtre Jean le Bleu de Manosque, autant d’occasions pour permettre aux parents accompagnateurs de partager des moments avec leurs enfants et de se rendre au centre-ville. « Il me faut souvent solliciter des familles pour qu’elles osent nous accompagner », témoigne Nathalie, mais une fois le premier pas franchi ça va beaucoup mieux. Pour valoriser ce projet coécrit par l’équipe et l’IEN de circonscription et son action auprès des familles, la ville a ouvert un blog pour communiquer à la population manosquine.
Dans l’attente du temps fort inaugural du mois de février, les enseignantes et les enseignants de l’école ont pour l’heure du mal à mesurer les effets sur les apprentissages. Chacun reste pourtant convaincu de la nécessité de cet engagement comme Pierre Giraud, nouveau PE, auparavant enseignant en lycée professionnel et qui découvre la difficulté de gérer au quotidien dans la relation directe aux familles, les malentendus qui peuvent s’installer. « Dans le quartier, on est le dernier service public qui ouvre ses portes et parfois on sert de déversoir de colère. Ce n’est pas sans danger mais c’est en même temps nécessaire et une chance qu’il faut offrir à nos élèves », conclut la directrice.

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