Perturbateurs endocriniens

Mis à jour le 02.10.22

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Cocktails toxiques pour cerveau d’enfant

Emballages alimentaires, produits d’hygiène et de soins corporels, ustensiles de cuisine… sont autant d’objets du quotidien incriminés dans la perturbation de la maturation cérébrale prénatale et celle des jeunes enfants. C’est ce que démontre une étude menée par une vingtaine de laboratoires européens et américains, publiée en février 2022 par la revue britannique Science*. Confrontée au quotidien à un large spectre de composés plastiques, anti- adhésifs ou antibactériens, une grande part de la population occidentale ingère des substances interférant avec le système hormonal, dès lors identifiées comme « perturbateurs endocriniens ». Les analyses biologiques d’une cohorte de 2 000 femmes enceintes suédoises, exposées au mélange d’une quinzaine de ces substances, montrent des désordres neurologiques chez 54 % des enfants à naître. Des dérèglements qui peuvent entraîner des retards de langage, potentiels marqueurs précoces de déficience intellectuelle, voire de troubles autistiques. Ces risques sont 3,3 fois plus élevés chez les 10 % de femmes les plus exposées par rapport au décile de celles qui le sont le moins. Des expérimentations en laboratoire sur des gènes impliqués dans la construction cérébrale corroborent ces résultats. Exposés au même mélange chimique, des poissons voient leur mobilité entravée suite à la perturbation de leur système thyroïdien, participant à la croissance de leur système nerveux central.

Une règlementation inadaptée

Certains des composés mis en cause sont, certes, interdits ou en cours d’interdiction. Mais ils persistent dans la chaine alimentaire, si bien qu’il est impossible de s’y soustraire complètement. Surtout la réglementation de la circulation des substances incriminées dans les atteintes à la santé humaine se contente d’une évaluation produit par produit. Or, c’est plutôt leur combinaison qui est susceptible d’affecter l’organisme humain, tout au long de la vie et dès le développement in utero. D’autres cocktails présumés toxiques affectant le métabolisme ou la fertilité sont en cours d’exploration scientifique. De quoi enfin inspirer des politiques publiques réellement protectrices des droits à la santé des enfants ?

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