Petite enfance

Mis à jour le 20.06.23

2 min de lecture

Un secteur maltraité

Après le décès d’une fillette dans une crèche en 2022, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a évalué la qualité de l’accueil et la prévention de la maltraitance dans l’ensemble des établissements d’accueil du jeune enfant (EAJE), hors crèches familiales et jardins d’enfants. Dans un rapport alarmant présenté en avril dernier, l’Igas souligne ainsi de nombreuses défaillances dans un secteur qui connaît une crise de recrutement sans précédent se traduisant très souvent par des conditions de travail dégradées et une maltraitance institutionnelle.

Déficit de qualité

Selon les inspecteurs, « sur le plan systémique, les conditions ne sont pas réunies à ce jour pour garantir une qualité d’accueil dans les EAJE ». Ils déplorent « la politique publique d’accueil du jeune enfant pensée avant tout comme un service aux familles pour favoriser l’égalité professionnelle homme-femme et avec éventuellement des enjeux sociaux… jamais les modes d’accueil ne sont envisagés comme un service aux enfants ». Groupes de taille trop importante et nuisances sonores, normes d’encadrement minimales, part importante du sanitaire dans les crèches et dans les formations au détriment de la sensibilisation éducative au développement de l’enfant, structures vieillissantes et souvent mal adaptées, etc. Environ 2 000 situations de maltraitance sont remontées à l’Igas : contention, forçage alimentaire, violences physiques et psychologiques. Selon l’Igas, cette maltraitance prend racine dans la dégradation des conditions de travail, une formation et une culture du signalement insuffisantes ainsi que dans le manque de réflexion sur les pratiques professionnelles.

Trente-huit recommandations 

Pour aller vers « un changement culturel » du secteur, l’Igas préconise trente-huit recommandations qui vont de la formation des professionnels au financement, en passant par le fonctionnement et le contrôle des établissements. Suite à la publication de ce rapport, la Première ministre Élisabeth Borne a notamment annoncé le 1er juin dernier la création de 100 000 places de crèches d’ici à 2027 - avec l’objectif d’aboutir à 200 000 places supplémentaires d’ici à 2030 - afin de renforcer les solutions de garde des jeunes enfants. Des mesures qui laissent sceptique le collectif Pas de bébé à la consigne (dont fait partie la FSU-SNUipp) qui déplore notamment l’absence de mesures pour améliorer le taux d’encadrement, la formation et la rémunération des professionnels.

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