Pour les enfants, le pouvoir se conjugue au masculin

Mis à jour le 03.09.20

2 min de lecture

Les stéréotypes s’inscrivent dès la petite enfance selon une nouvelle étude

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Les stéréotypes s’inscrivent dès la petite enfance selon les résultats d’une nouvelle étude menée par des scientifiques des universités de Lyon, Oslo, Lausanne et Neuchâtel.
En France, en Norvège ou encore au Liban, les enfants associent la notion de pouvoir à la figure masculine et ce dès l’âge de quatre ans. C’est ce que révèle cette étude publiée le 7 janvier 2020 dans la revue « Sex roles ». Plus de 900 enfants ont été soumis à différentes expériences afin de savoir s’ils attribuaient plus de pouvoir aux figures masculines qu’aux figures féminines. Les résultats de l’étude montrent, qu’en matière d’inégalité homme-femme, les stéréotypes sont inscrits dès la petite enfance.
En effet, une première expérience indique, qu’à partir de 4 ans, les filles comme les garçons considèrent majoritairement qu’un personnage non genré sur une image, qui adopte une posture dominante vis-à-vis d’un autre personnage ayant une attitude de subordination, est un garçon. Il est à noter que cette association entre « pouvoir et masculinité » n’est pas encore significativement effective à 3 ans.
Une autre expérimentation de l’étude consistait à demander à des enfants âgés de 4 et 5 ans, tous scolarisés en France, de s’identifier à l’un ou à l’autre des personnages présents. L’étude conclut que lorsque les personnages sont de genres différents, les garçons s’identifient plus souvent au personnage dominant tandis que les filles s’identifient autant à l’un qu’à l’autre.

Des appréciations divergentes selon le sexe

Une troisième expérience, avec des enfants libanais et français âgés de 4 et 5 ans, confirme les résultats des deux précédentes. Les enfants ont assisté à un spectacle de marionnettes avec des figurines très genrées mais des voix identiques. Dès lors que les marionnettes disparaissent du champ de vision, les garçons ont tendance à dire que ce sont les marionnettes garçons qui décident alors que les filles n’attribuent pas plus la posture de pouvoir à l’une ou l’autre des marionnettes.
Un ensemble de résultats qui étonne les chercheurs. En effet, l’étude menée en Norvège, un pays considéré comme plus égalitaire sur la question des inégalités homme-femme que le Liban, aboutit aux mêmes conclusions. Les stéréotypes ont donc la vie dure. Le chantier pour lutter contre la hiérarchie des genres est loin d’être abouti et doit se poursuivre à l’école comme dans la société.

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