Privés d’école !
Mis à jour le 07.03.22
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Des visages sur celles et ceux qui vivent l’école en pointillé ou pas du tout
Enfants vivant dans des bidonvilles ou des squats, enfants de gens du voyage ou de familles hébergées dans les hôtels sociaux ou des logements très précaires, mineurs non accompagnés, enfants privés d’école comme en Guyane et à Mayotte… Beaucoup connaissent violences, discriminations, insalubrité, expulsion et instabilité. Le rapport de la députée Sandrine Mörch Scolarisation et grande précarité : l’accès à l’éducation pour tous, met des visages sur celles et ceux, très pauvres, vivant l’école en pointillé ou pas du tout. Ils seraient en France de l’ordre de 100 000 selon le collectif #EcolePourTous et l’ex-défenseure des enfants Geneviève Avenard. Un nombre interrogé par la députée qui en appelle à l’Insee pour les dénombrer et les localiser, afin qu’elles et ils n’échappent pas aux radars de l’Éducation nationale.
Complexe pour les familles
L’accès à l’école peut « s’avérer complexe pour des familles qui sont souvent victimes de préjugés, qui ont d’importantes difficultés économiques, des conditions d’hébergement précaires et qui pour beaucoup sont illettrées et/ou allophones ». La mission plaide aussi pour l’amélioration de leur accueil en mairie lors de l’inscription à l’école et pour le respect du décret de juin 2020 sur la simplification administrative afin « qu’aucun maire ne puisse refuser l’accès à l’école au motif que l’enfant habite dans un squat, un bidonville ou à la rue ».
Des moyens indispensables
D’autres préconisations sont avancées : adapter à ces situations le dispositif des UPE2A concernant l’accueil des enfants allophones nouvellement arrivés ; faciliter l’accès des parents, notamment ceux illettrés, à l’école ; développer les dispositifs d’accueil et d’éveil pour la petite enfance ; prendre mieux en compte le manque de revenus des familles pour l’accès à la cantine, aux transports et au périscolaire. Autre piste, l’augmentation du nombre de médiateurs et médiatrices scolaires associatifs, qui identifient les mineurs en âge d’être scolarisés, sensibilisent les familles, facilitent les démarches d’inscription et l’accueil à l’école, soutiennent la persévérance scolaire… Ils ne sont que 36 alors qu’il en faudrait au moins 80. Un rapport qui manque cependant d’ambition pour la formation, l’accompagnement et le recrutement de PE sans oublier la construction de locaux scolaires suffisants.