Retraites
Mis à jour le 24.11.22
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Une réforme injuste et inutile
La dégradation continue des conditions de départ ont impacté le pouvoir d’achat des pensionné·es. Les mesures d’âge non justifiées accentueraient la paupérisation des futur·es retraité·es.
Le cadre des discussions qui se tiennent actuellement sur l’avenir des retraites a été fixé par le gouvernement : seuls seront étudiés le recul de l’âge légal de départ à la retraite et une possible augmentation de la durée de cotisation. Selon le Conseil d’orientation des retraites (COR), les comptes sont actuellement en équilibre, voire excédentaires et ses conclusions ne sont pas inquiétantes sur le financement des retraites. Cependant, selon ses projections, une dégradation interviendrait entre 2023 et 2032. Mais le COR constate dans le même temps, et c’est déterminant, que la part des retraites dans le PIB resterait stable ou en diminution jusqu’en 2070, et ce malgré le vieillissement de la population. Il a avancé une autre piste que le gouvernement rejette. Il suffirait d’augmenter le taux de prélèvement de 0,7 ou 0,8 point en 2027 une augmentation de 2 euros des cotisations salariales et de 2,50 euros des cotisations employeurs, d’après l’économiste Michaël Zemmour.
Décrochage des pensions
Pourtant, le discours officiel met en avant la nécessité de rééquilibrer les comptes du système de retraites pour « pérenniser notre modèle social ». Mais en même temps, tout en continuant à diminuer les impôts, le besoin de financer d’autres chantiers importants – la transition énergétique, la santé, l’école – est invoqué. Le financement de la protection sociale, assuré essentiellement par les cotisations, et le financement des politiques publiques assuré par l’impôt, sont amalgamés, comme l’explique Christiane Marty d’Attac (Association pour la taxation des transactions financières et pour l'action citoyenne). Des économies promises à la Commission européenne. Le décrochage en cours des pensions et du niveau de vie des retraité·es par rapport aux actifs résulte des réformes passées : report de l’âge de départ, droits pour les enfants restreints, indexation sur les prix plutôt que sur les salaires. En durcissant encore les conditions d’accès, beaucoup de salarié·es ne pourront prendre leur retraite à taux plein dégradant encore plus le niveau des pensions. Quand seulement 53,8 % des personnes entre 55 et 64 ans étaient en emploi en 2020, selon la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques), ces mesures vont précipiter beaucoup de personnes âgées dans la pauvreté et particulièrement les femmes dont la pension ne représente que 73,5 % de celles des hommes selon le COR.