Travailler de concert
Mis à jour le 23.03.21
min de lecture
Reportage à Lille où le travail en binôme, par cycle, avec les parents est indispensable.
Travailler en binôme, par cycle, intercycle ou avec les parents d'élèves, un fonctionnement indispensable pour l'école Victor Duruy à Lille (Nord)
« Travailler ensemble est une évidence et un besoin en éducation prioritaire », affirme Christelle, enseignante de CM2 à l’école Victor Duruy, située en REP+ dans le quartier Moulin à Lille (Nord). Pour l’équipe enseignante de cette école, réfléchir à plusieurs est un atout essentiel pour dépasser les difficultés que peuvent rencontrer l’école, les PE, les élèves ou les familles mais aussi un moteur pour mettre en place et réaliser de multiples projets. Il suffit de se rendre dans les locaux du cycle 2 sur le temps du repas pour s’en rendre compte, les échanges professionnels sont au rendez-vous. « Je trouve le dernier Narramus compliqué pour des grandes sections, nous pourrions l’utiliser au CP », rapporte une enseignante. Il n’en faut pas plus pour que les remarques et propositions fusent, sans jugement et en toute confiance. Les projets sont multiples : ateliers-rencontres avec familles, semaine des maths, « Erasmus Days », formation sur la résolution de problèmes, lien avec le cycle 3, réflexion sur les outils et pratiques… Au cycle 3, ce sont les temps de récréation qui ont été l’objet d’un travail commun. Après avoir fait le constat de violences et d’absence de mixité concernant l’occupation des terrains, un plan d’occupation des espaces et un règlement ont vu le jour en y associant les élèves. « Nous avons trouvé la solution ensemble pour annuler cette prise de possession par quelques-uns, précise Hélène, enseignante au CE2-CM1. Maintenant, globalement les problèmes sont rares et il y a peu de violence. Tout le monde y gagne ». Le lien école-collège fait aussi l’objet d’attentions particulières afin de préparer au mieux les élèves à l’entrée en 6e. L’an dernier, des enseignants de mathématiques du collège sont venus observer les classes de CM2 et les PE sont allés au collège faire de même.
Besoin de temps
« À l’école, on travaille beaucoup les affichages sur lesquels les enfants peuvent s’appuyer, indique Chloé, enseignante au CM2. Au collège, les élèves sont en roue libre. Nous avons mis en place un outil pour les aider à faire du lien entre l’école et le collège : un porte-vue qui regroupe les leçons de français et maths les suit ». Aux yeux de l’équipe, travailler en commun a plus d’avantages que d’inconvénients. « Tout ce travail sur nos outils et nos pratiques permet d’avoir une attention particulière aux élèves les plus fragiles, affirme Cécile, enseignante au CP. Cela permet aussi de bosser une fois pour tout le monde et c’est moins de travail au quotidien ». « Cela allège la charge mentale », complète Fanny. Quant à Nathalie, elle confie que sans ce travail collectif, elle s’ennuierait. Mais tout ce travail en commun demande du temps et les heures de concertation en REP+ ne suffisent pas, même si elles sont très appréciées et considérées comme une avancée dans la reconnaissance du travail réalisé. « On continue de beaucoup travailler sur notre temps personnel. Inclure un temps de travail collectif hebdomadaire dans notre emploi du temps serait une bonne idée », conclut Fanny.