Une dynamique de projets
Mis à jour le 04.12.21
min de lecture
Portrait d'un coordonateur Rep à Tonneis dans le Lot et Garonne
Depuis 2016, à Tonneins dans le Lot-et-Garonne, Fabrice Tarillon exerce la fonction de coordonnateur en Réseau d’éducation prioritaire (Rep).
« Le coordonnateur Rep doit avant tout créer une dynamique de travail en équipe entre les écoles primaires, avec le collège, avec la municipalité et avec tous les partenaires de l’école ». En quelques mots, Fabrice Tarillon définit le cœur de la mission qu’il exerce à Tonneins, petite commune en bord de Garonne. Dans cette ville, il y a 3 maternelles et 3 élémentaires dont Fabrice rencontre régulièrement les équipes. « Il y a une belle unité, affirme-t-il. Mon rôle est d’abord de pointer les besoins des enseignants et des différents partenaires, la mairie, les associations. Je vois tout le monde. C’est multi-partenarial ». À partir de ces besoins, le coordonnateur réfléchit aux projets avec le principal du collège et la directrice du centre social qu’il rencontre chaque semaine. Éducation nationale et un maillon essentiel pour décrypter les codes de cette institution, bien différents de ceux des collectivités, explique Alice Bihel-Kubrijanow, directrice du Point Commun à Tonneins. On travaille en transversalité à faire émerger des projets que nous menons ensemble. Au quotidien pour l’école des parents ».
Au plus près du terrain
« Comme on agit sur la même population, on fait généralement les mêmes constats, précise le coordonnateur. Quand on a vu qu’il y avait énormément de parents qui ne rentraient pas dans les écoles parce qu’ils ne parlaient pas français ou qu’ils avaient des problèmes avec l’informatique, on a créé l’école des parents ». Des cours gratuits de Français langue étrangère (FLE) pour les parents ont lieu au centre socio-culturel, des cours d’informatique aussi. Au-delà de ce projet pérenne, des actions d’aide à la parentalité se mettent en place tous les ans : un thème et des rencontres, débats, activités artistiques. Cette année, le projet « Respect » a été bâti avec toutes les associations de la ville, la gendarmerie, la police municipale, les écoles. « On s’est rendu compte qu’avec le confinement, la violence intrafamiliale avait augmentée et on a décidé de lancer cette action, raconte l’enseignant. En Rep, nous n’avons pas de budget. Il faut aller les chercher chez des partenaires comme la mairie, la CAF, etc. ». Pour « Respect », il a mis en place une formation pour les PE avec la présence d’une psychologue, d’un théâtre forum. Mais, le Rep ne bénéficiant pas de la formation banalisée comme en Rep+, l’équipe, même très soutenue par l’inspectrice, est dans l’impossibilité de bloquer une journée sans élève ! « Les projets nous permettent d’avoir une dynamique un peu plus créative sur le Rep, de présenter des réalisations artistiques aux autres écoles, indique Sabine Peyou, enseignante de CE1 à l’école Jules Ferry. Les PE, les pédagogies se rencontrent et aussi les élèves. Le « coordo » est un impulseur et un facilitateur ». Fabrice jongle avec bon sens avec ses deux casquettes de directeur et de « coordo ». Mais le plaisir et la satisfaction d’un travail reconnu et « Fabrice Tarillon est mon référent de l’aboutissement des projets s’assombrissent à l’idée que sans même être évalué, le dispositif Rep pourrait disparaître.