11 mai : forte inquiétude (enquête Harris Interactive)

Mis à jour le 10.05.20

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Le SNUipp-FSU a commandé une enquête à l’institut Harris Interactive afin de connaître le ressenti de la profession durant cette période inédite pour l’école. Un bouleversement pour des personnels. Les résultats mettent en lumière le rôle essentiel des enseignantes et des enseignants des écoles durant cette période inédite où ils ont su, sans bénéficier de l’appui attendu de l’institution, faire preuve d'inventivité pour maintenir le lien scolaire. L'enquête montre aussi une très forte inquiétude, partagée par les parents, sur la reprise prématurée et mal préparée des écoles à partir du 11 mai. Le ministère se doit d’y répondre.

La période de confinement constitue une expérience inédite pour l'école et ses personnels. Pour permettre de l'analyser, le SNUipp-FSU a commandé une enquête auprès d'Harris Interactive afin de connaître le ressenti de la profession durant ces 55 jours de confinement.
Manifestement ils ont constitué un profond bouleversement pour les personnels des écoles qui ont su faire preuve d'une grande inventivité pour maintenir un lien scolaire et ont en même temps répondu présent pour accueillir les enfants des personnels soignants. L'enquête montre également la forte inquiétude qui demeure pour une reprise à partir du 11 mai.

Le communiqué

11 mai : des enseignants fortement inquiets
(Enquête Harris Interactive / SNUipp-FSU)

Les résultats de l’enquête réalisée par Harris interactive pour le SNUipp-FSU confirment l’analyse et les exigences développées par le syndicat depuis le début de la période de confinement. Ils mettent en lumière le rôle essentiel des enseignantes et des enseignants des écoles durant cette période et le fait qu’ils sont très loin d’avoir bénéficié des moyens et du soutien nécessaires de la part du ministère. Plus des trois quarts d’entre eux considèrent difficile d’exercer leur métier durant le confinement. Ils n’ont pu compter que sur eux-mêmes et sur leurs collègues. Plus du tiers d’entre eux déclarent n’avoir eu aucune relation avec l’institution, tandis que près de trois sur quatre n’ont pu disposer d’outils institutionnels facilitant le travail.

C’est pourquoi cette période professionnelle compliquée et intense, conjuguée à un processus de déconfinement des écoles prématuré et mal préparé, conduit au constat d’une profession extrêmement inquiète d’une reprise de l’école le 11 mai. Une inquiétude partagée au même niveau (81%) par les parents d’élèves.

A l'origine de cette inquiétude, on retrouve pêle-mêle le risque d’être à l’origine d’une seconde vague épidémique, la grande difficulté à faire appliquer les gestes barrières avec de jeunes enfants notamment en maternelle, le brassage d’adultes avec de nombreuses rencontres quotidiennes, la perspective d’une école réduite à une mise en application du protocole sanitaire sans jeux ni interactions, les écoles en « zone rouge » sans traitement spécifique...

Le ministère doit prendre en compte cette inquiétude et s’interdire toute pression sur les personnels. Il faut faire confiance aux équipes sur le terrain, elles les mieux à même de confronter exigences sanitaires et pédagogiques aux réalités de leur école. La semaine du 11 mai doit être consacrée à ce travail de préparation d’une possible réouverture des écoles pour être ensuite présenté en conseil d’école. Si les conditions sanitaires ne sont pas réunies, l’école ne doit pas rouvrir. Et s’il s’avère que l’application du protocole est défaillante après quelques jours d’ouverture, il faut fermer.

Par ailleurs, dans les « zones rouges », l’enseignement à distance doit être la règle.

S’il est certain que l’école de la République est indispensable et que, malheureusement, des enfants ont vécu très durement cette période de confinement, la santé de la population doit primer sur toutes autres considérations. La réouverture des écoles ne peut se faire à n’importe quel prix.

Paris, le 10 mai 2020

Les résultats de l'enquête

Harris