23 septembre : les raisons de la grève
Mis à jour le 07.09.21
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Défendre une direction et des équipes malmenées, sortir de l'impasse sanitaire, exiger une vraie revalorisation pour toutes et tous, tourner le dos à la politique éducative du ministre : les PE, PsyEN et AESH ont de nombreuses raisons d'être en grève le 23 septembre !
Défendre une direction et des équipes malmenées
La situation dramatique des écoles de Marseille est instrumentalisée pour, sous couvert d’expérimentation généralisable, dénaturer profondément le fonctionnement actuel de l’école publique. Malgré le rejet de la profession, le Président défend l'instauration d'un statut qui isolerait la direction de l’équipe enseignante.
Avec toujours plus de tâches administratives, des demandes incessantes de l’administration, dans un contexte sanitaire où les écoles ont tenu grâce à leur investissement et leur réactivité, les directrices et directeurs d’école sont particulièrement malmené·es. Loin de répondre aux véritables besoins, le ministère tente d'avancer à grands pas sur l’autorité hiérarchique depuis de nombreux mois.
Les cadres communs doivent être respectés : unité du Service public, égalité de traitement pour les personnels et les élèves...
Pour la direction d’école, il faut avancer : allègement des tâches recentrées sur l’animation et la coordination de l’équipe pédagogique, mise en place d'aides administratives et temps de décharges suffisant !
Sortir de l'impasse sanitaire
Alors que le variant Delta a changé la donne, les écoles ne sont pas équipées en capteurs de CO2, aucun masque chirurgical n’est distribué aux élèves et aux personnels... La rue de Grenelle fait reposer l’ensemble de ces efforts sur les collectivités et les familles, favorisant ainsi les inégalités. Par ailleurs, aucune campagne significative de dépistage n’est mise en place.
Tout cela est géré sans anticipation et sans aucune prise en compte du réel avec un mépris total par un Ministre qui communique à la profession principalement via les médias et toujours dans l’urgence.
Un recrutement conséquent est nécessaire pour permettre un allègement des effectifs, des moyens pour le remplacement ou pour accompagner des difficultés d’apprentissage accentuées par un contexte sanitaire perturbateur.
Exiger une vraie revalorisation pour toutes et tous
Alors que les personnels tiennent l’école à bout de bras, les annonces salariales d’un Grenelle « historique », selon le Ministre, sont largement en dessous des attentes.
La seconde tranche de la prime d’attractivité ne concerne que 58 % des enseignants. Et encore le Ministère parle d’augmentation pour un montant de moins de 30 euros nets par mois pour les échelons 5 à 9.
En euro constant, entre 2010 et 2021, avec l’inflation conjuguée au gel du point d’indice, c'est l'équivalent de deux mois de salaires qui ont été perdus par les enseignant·es.
Un plan pluriannuel de rattrapage et d'augmentation sans contrepartie est nécessaire !
Tourner le dos à la politique éducative du Ministre
Alors que régulièrement, les équipes sont confrontées à des difficultés dans la gestion de leur classe : gestion de la difficulté scolaire ou de comportement des élèves, aucune aide n’est proposée aux enseignants. Manque de personnel spécialisé de RASED, AESH, psychologue, infirmière, assistante sociale, absence de formation continue, ils se retrouvent seuls sans réel moyen. C’est une véritable équipe pluriprofessionnelle qu’il nous faut dans nos écoles pour ne pas se retrouver isolés dans certaines circonstances.
Par ailleurs, alors que le contexte aurait nécessité une forte prise en compte des inégalités scolaires, le ministre persiste à réduire l’enseignement à des prétendus fondamentaux, renonçant ainsi à une culture partagée émancipatrice pour toutes et tous.
Il promeut une école de l’individualisation, tout en mettant à mal le métier ; la liberté pédagogique est remise en cause et le contrôle des PE est renforcé par des évaluations normées imposées aux élèves, une inflation de guides et une refonte de la formation.
Pour une école ambitieuse pour toutes et tous, il est indispensable de partir des demandes et besoins du terrain pour tourner le dos à la politique éducative du Ministre.
Faire entendre les AESH !
Les AESH se sont mobilisé·es l’an dernier et si quelques « bougés » ont été actés en juillet, ils sont loin d’être suffisants.
L’inclusion des élèves en situation de handicap, enjeu essentiel pour l’école et la société, nécessite que les personnels qui en sont chargés soient reconnus dans leur métier.
La reconnaissance du travail des AESH doit passer par la création d’un statut de la fonction publique, un salaire décent à la hauteur des responsabilités, une formation de qualité, l’abandon des PIAL et des recrutements massifs pour que chaque enfant en situation de handicap puisse bénéficier de l’accompagnement auquel il ou elle a droit.