8 mars : pour les droits, contre les violences

Mis à jour le 23.02.22

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“Libération de la parole” issue de #MeToo, droits à la contraception et à l’IVG reconnus, mise en place de plans d’action pour l’égalité professionnelle… l’égalité progresse. Malgré tout, certains droits restent menacés, d’autres ne sont pas réellement effectifs faute de moyens et les Violences Sexistes et Sexuelles (VSS) demeurent élevées. Pour dépasser l’affichage de la “grande cause nationale du quinquennat”, le SNUipp-FSU appelle à se mobiliser le 8 mars pour que cette égalité de droit devienne une égalité de fait.

Rien n’est acquis

Alors que le droit à l’interruption volontaire de grossesse paraît acquis, c’est sa mise en œuvre qui pose question. Le recul des services publics sur les territoires les plus fragilisés rend son accès parfois compliqué voire impossible. Ainsi de nombreux territoires ruraux sont dépourvus de services obstétriques ce qui allonge par ailleurs les délais de prise en charge dans les services en métropole et rend cet accès très difficile pour les personnes les plus précaires et/ou isolées.
L’extension du droit à l’IVG de 12 à 14 semaines vient seulement d'être votée le 23 février 2022, alors même que cette limitation obligeait entre 3 000 et 5 000 Françaises à aller avorter à l’étranger chaque année.
Bien loin de l’idée reçue de droits “acquis”, ces exemples illustrent le fossé qui peut exister entre le droit et le réel. Et dans une situation nationale et internationale marquée par un retour des forces réactionnaires, ce sont les droits en tant que tels qui pourraient être menacés.

Lutter contre les violences sexistes et sexuelles

Du côté des violences sexistes et sexuelles, l’apparition de #MeToo, et ses corollaires, a, depuis 2017, participé de la libération de la parole des femmes. Les statistiques sont terribles : 86% des Françaises ont, au moins une fois, été victime d’une forme d’atteinte ou d’agression sexuelle dans la rue, 32% des femmes ont été victime de harcèlement sexuel au travail (27% dans la FP), presque 700 .000 viols, tentatives de viols ou agressions  sexuelles par an, 113 féminicides en 2021…
Le Grenelle contre les violences conjugales en 2019, n’a été qu’un affichage. Il n’a pas du tout permis de répondre aux attentes et aux revendications des associations féministes : moyens totalement insuffisants, mesures de protection des victimes peu efficaces…
Quant à la Fonction Publique, si le titre V de l’accord de transformation de la Fonction Publique prévoit un volet sur le traitement des violences par l’institution, la traduction sur le terrain est relativement sans effet : nomination de référent·es au sein des CHSCT mais sans moyens dédiés, sans formation ni protocole pour s’emparer de ces questions.
Pour le SNUipp-FSU, ce sexisme structurel doit être combattu dès l’enfance par l’apprentissage à l’égalité. Mais des mesures progressistes immédiates peuvent et doivent être prises et les moyens nécessaires dégagés.

Défendre des droits, les rendre effectifs, les étendre… autant de raisons pour le SNUipp-FSU, fort de ses valeurs féministes, de se mobiliser et de se mettre en grève le 8 mars.