Agir d’urgence pour endiguer l’épidémie

Mis à jour le 03.12.21

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Chiffres de contamination alarmants dans les écoles, fermetures en cascade, difficultés sur le terrain, souffrance inacceptable des personnels, insécurisation des familles… Le réel percute, une fois de plus, les décisions prises au niveau ministériel. Lors du CHSCT ministériel, la FSU a alerté le ministère sur la situation dans les écoles et réclame une politique sanitaire qui prenne en compte cette réalité et protège élèves, familles et personnels. Elle invite les personnels à se saisir des fiches “Santé et sécurité au travail” pour interpeller le ministère à tous les échelons.

311 pour 100.000 de taux d’incidence le 29 novembre avec une augmentation de plus de 61% sur les 7 derniers jours, plus de 200 000 cas positifs confirmés en une semaine, plus de 35% d’hospitalisation supplémentaires… plus personne ne conteste que nous sommes dans un nouveau rebond épidémique. Et l’apparition du variant Omicron inquiète.

Les écoles au cœur des contaminations

C’est chez les 6-10 ans que le taux d’incidence alarme le plus. Avec un taux de 748 c’est la tranche d’âge la plus affectée par le Covid 19. Et ce taux a quasiment doublé en une semaine. Et malgré l’allégement des règles de fermeture de classes, ce sont aujourd’hui près de 5000 classes qui sont fermées sur le territoire.
Oui contrairement à ce qui fut longtemps une doxa du Ministre, l’école est un lieu où le virus circule… et pour cause ! Les mesures de prévention restent insuffisantes : les masques ne sont toujours pas fournis aux élèves, les capteurs de CO2 quasiment invisibles dans les salles de classes, l’aération des locaux inchangée et non améliorée… Quant à la politique de tests, elle est extrêmement disparate sur le territoire, sous-dimensionnée face à la situation et toujours pas systématisée.
Pourtant toutes ces recommandations, relayées depuis des mois par le SNUipp et la FSU, sont celles du conseil scientifique. Cela a été rappelé lors du CHSCT Ministériel du 3 décembre.

L’incompréhension règne

Cette situation n’est malheureusement pas inconnue. Elle ressemble furieusement à celle que les personnels ont déjà affrontée il y a quelques mois. On ne peut donc plus parler d’improvisation tant elle était prévisible et anticipable.
C’est donc avec une incompréhension totale que les personnels des écoles ont appris la remise en cause de la règle « 1 cas = 1 fermeture ». Le SNUipp-FSU a d’ailleurs interpellé solennellement le Ministre le 29 novembre. Autre incompréhension, qui n’est pas là encore une découverte, la question du non brassage des élèves. Avec une application « en fonction des possibilités », cette « règle » est au final inapplicable dans la majorité des écoles. En cas d'absence d'un·e enseignant·e les remplacements nécessaires ne sont pas assurés faute de personnels disponibles. Là aussi le SNUipp-FSU avait alerté dès la rentrée, et même avant, sur la nécessité de recruter pour répondre aux besoins, que la crise sanitaire a amplifié. Au vu de la situation, il renouvelle donc sa consigne de ne plus accueillir les élèves en cas de non remplacement.

Un quotidien impossible pour les personnels

Tout cela n’est pas sans conséquences pour les enseignant·es, les AESH et, en premier lieu, les directrices et directeurs d’école. Tour à tour standardistes pour appeler les parents, informer la mairie, le périscolaire journée; puis agent·es de contrôle sanitaire chargé·es de la vérification des tests pour le retour au compte-gouttes des élèves ; mais aussi secrétaires entre édition des courriers nominatifs pour les familles pour qu’elles aient un justificatif pour leur employeur, information de la cellule covid départementale en renvoyant des tableaux... Et accessoirement en enseignant·es, car la majorité des directrices et directeurs n’est pas forcément déchargée ce jour-là… Leur situation est invivable.

L'école tient grâce aux personnels, qui doivent sans cesse s'adapter. Le gouvernement doit revenir à la raison pour protéger l’école, les élèves, les personnels et plus largement la société. En premier lieu, il doit acter de toute urgence le retour à la règle "1 cas = 1 fermeture" et enfin mettre en place une vraie politique de tests. Sinon, le gouvernement prendrait le risque d’une fermeture anticipée et non préparée des écoles avant les vacances de fin d’année.
La FSU invite les personnels à se saisir des fiches “Santé et sécurité au travail” pour continuer d’interpeller le ministère à tous les échelons