Contaminations en hausse : agir sans tarder
Mis à jour le 08.02.21
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Les chiffres de contamination de la première semaine de février sont inquiétants. Depuis la rentrée de septembre, ce sont 125 500 élèves qui ont été contaminés selon les chiffres du ministère ! Santé Public France comptabilise quant à elle 2,1 fois plus de cas positifs... Le SNUipp avec la FSU réitère sa demande de gratuité des masques chirurgicaux pour les élèves et les personnels et de prioriser l'accès à la vaccination pour tous les personnels exerçant dans les écoles.
Dans son point de situation sanitaire du 5 février 2021, le SNUipp-FSU a révélé une nouvelle hausse nationale du nombre de cas positifs élèves 12 250 cas contre 11 864 le 29 janvier selon les chiffres du ministère de l'Education nationale. Pourtant ces chiffres sont fortement minorés par ce ministère au regard de ceux de Santé Publique France. Ce dernier comptabilise 2,1 fois plus de cas positifs !
Face à cette évolution de la situation sanitaire, une des mesures emblématiques a été d'inscrire dans le protocole l'obligation du port de masques de type 1 ou chirurgicaux, excluant les masques artisanaux pour les élèves. La FSU a écrit au ministre de l'Éducation nationale pour lui demander une nouvelle fois de fournir à tous les élèves des masques conformes.
Point de situation | Chiffres du Ministère | Chiffres Santé Public France (0-19 ans) |
5 février 2021 | 12 520 | N.C. |
29 janvier 2021 | 11 864 | 25 167 |
22 janvier 2021 | 10 003 | 24 358 |
👉 le point de situation du 5 février 2021
Le communiqué de presse
Les fermetures de classes ont augmenté de 110%, comme le révèle le ministère dans son point sanitaire du 5 février, passant de 444 à 934 fermetures en l’espace d’une semaine. Si le renforcement du protocole sanitaire dans les écoles et la redéfinition des cas contacts dans les classes sont à l’origine de cette progression spectaculaire, le principe de précaution reste une mesure de bon sens. Encore plus, a fortiori quand les élèves ne portent pas de masque comme c’est le cas dans les écoles maternelles et les cantines scolaires. Le principe de précaution est même recommandé à l’heure où des cas de variant plus contaminants du virus, britannique ou sud-africain, commencent à être détectés dans les écoles. Désormais, dès qu’un élève ou personnel sera cas contact à l’un de ces variants la classe ferme. Alors que ces variants représentent déjà plus de 20% des contaminations, l’identification d’une positivité reste longue ce qui obère l’efficacité de la mesure.
Mais le principe de précaution ne suffit pas à expliquer les chiffres de contaminations qui continuent à augmenter et diverger. Une nouvelle fois le nombre de contaminations chez les élèves dépasse la barre des 10 000 cas positifs avec 12 520 cas, soit une hausse de 5,5%. Ce nombre reste bien en deçà du nombre de contaminations des 0-19 ans recensées par Santé Publique France puisque le ministère, lui, comptabilise 2,1 fois moins de cas.
Selon le ministère, le nombre de cas chez les personnels serait en légère baisse de 3%, avec 1 808 cas positifs. Mais les remontées de 27 académies indiquent 2 137 cas, soit 329 cas supplémentaires. Ces chiffres du ministère ne concernent que les personnels de l’Éducation nationale et non les agents des collectivités travaillant dans les écoles (ATSEM, agents de cantine…), le nombre de cas réels dans les écoles est donc largement sous-estimé.
Avec un plateau de plus de 10 000 cas de contaminations chez les élèves pour la troisième semaine consécutive, des mesures fortes sont nécessaires pour éviter l’installation de l’épidémie qui aura déjà contaminé plus de 125 500 élèves depuis la rentrée scolaire. Il est temps que le ministère reconnaisse enfin la réalité de la situation sanitaire dans les écoles.
Pour toutes ces raisons, le SNUipp-FSU réitère son exigence de fourniture quotidienne de masques chirurgicaux gratuits pour les élèves et les personnels, requête encore plus nécessaire depuis l’interdiction des masques “faits maison”. Il rappelle également sa demande de priorité d’accès à la vaccination pour les personnels exerçant dans les écoles comme d’une vaste campagne de tests salivaires.
Si le départ d’une première zone en congés va ralentir les courbes ascendantes à l’échelle du pays, les vacances scolaires ne résoudront pas, seules, la circulation de l’épidémie dans les écoles. Le SNUipp-FSU demande que les prochaines semaines soient utilisées pour anticiper et définir un plan visant à garantir véritablement la santé des élèves et des personnels dans les écoles dès la fin des vacances.
Paris, le 8 février 2021