Covid et école : le ministère n’est pas à la hauteur !

Mis à jour le 31.10.20

3 min de lecture

Alors que le contexte exige une adaptation forte du protocole d’accueil des élèves afin de ne pas renforcer la vague épidémique, le ministère et le gouvernement ne prennent pas les mesures à la hauteur de la situation.

Tout le monde en convient, il est nécessaire de maintenir les écoles ouvertes, mais cela ne peut se faire au détriment de la santé des personnels, des élèves et de leur famille. Aussi des aménagements doivent être réalisés de manière urgentes, comme le dédoublement des groupes classes. Car pour l’heure les annonces du ministre de l’Éducation sont dérisoires et souvent inapplicables, alors que le confinement s’appliquera à tout le pays. Elles ne sont accompagnées d’aucun moyen supplémentaire, notamment en personnel.

En effet, notent ensemble des organisations syndicales de l’éducation, dans un communiqué « le nouveau protocole est une illusion de protection renforcée ». Ainsi des solutions peu réalistes sont avancées comme le non-brassage par niveaux. Mais même lorsque cette possibilité existe, elle est bien souvent impossible à poursuivre sur les temps cantines ou périscolaires. Aussi à quoi bon ?

Il est donc grand temps que le ministère active la première hypothèse du plan de continuité pédagogique avec l’accueil de demi-groupes d’élèves permettant ainsi distanciation physique et non brassage. L’autre partie des élèves pouvant être accueillis par des structures périscolaires avec une rotation des groupes qui permet une scolarisation à mi-temps de tous les élèves.
Le ministère doit également fournir gratuitement tous les équipements nécessaires à une bonne protection des personnels et des élèves (masques chirurgicaux, gel hydroalcoolique, nettoyage, sanitaires en nombre suffisants, moyens d’aération renforcés…), sans oublier le retour à une mise à l’abri des personnels vulnérables.
Le port du masque par les élèves en élémentaire ne peut remplacer la distanciation et le non-brassage, il ne peut que simplement s’y ajouter.

Pour préparer cette rentrée des vacances d’automne dans ce nouveau contexte, le SNUipp-FSU avait demandé à ce que la rentrée des élèves soit repoussée au mardi 3 novembre, une demande refusée par le ministère.
Depuis mi-mars d’ailleurs, le gouvernement n’a rien anticipé et n’a pas investi dans l’école en recrutant des personnels permettant une baisse des effectifs ou en aménageant les locaux. Le ministère n’avait pas non plus donné du temps aux équipes pédagogiques pour anticiper et se préparer à la fin août.
Pour cesser avec cette impréparation permanente que l’école, les élèves et les personnels subissent, dénoncer la gestion de la crise sanitaire par le ministère toutes les organisations syndicales du premier degré ont déposé ensemble une alerte sociale.
En effet, le ministre de l’éducation doit cesser d’être sourd aux demandes des personnels, aveugle face à leur état de fatigue et d’exaspération et de persister dans son déni de la réalité de la contamination.
Pour cela, le SNUipp-FSU appelle les personnels à remplir des fiches SST, à mettre en œuvre leur droit d’alerte partout où les conditions de sécurité sanitaire ne seraient pas réunies, à témoigner de toute difficulté sur le site de l’observatoire du métier enseignant et à débattre des nécessaires mobilisations à construire.