Et nous, toujours rien ?
Mis à jour le 11.01.19
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Plus de 17 000 mails envoyés en quelques jours, au ministre de l’Éducation nationale pour lui demander à l’occasion des fêtes de fin d’année, une augmentation des rémunérations des personnels des écoles.
Mais il est encore temps d'envoyer son mail ... après tout.
Le SNUipp-FSU organisera dans le courant du mois de janvier un dépôt symbolique de ces milliers de mails dans les bureaux du ministre, rue de Grenelle.
Depuis le 10 décembre... toujours rien !
Le lundi 10 décembre dernier, lors de l’allocution télévisée du président de la République, ni les professeurs des écoles ni les autres personnels travaillant dans les écoles, notamment les AESH, n’ont eu le sentiment d’être pris en compte dans les annonces qui ont été faites.
Et nous, alors ? Aussi dès le milieu de semaine un mail à envoyer au premier employeur de France pour lui demander un geste en direction des salaires des PE a été proposé par le SNUipp-FSU pour faire écho à l’indignation des enseignants des écoles. Les rémunérations comme toutes celles des salariés de la Fonction publique sont au point mort et même régressent depuis une dizaine d’années entre gel du point d’indice et non prise en compte de la hausse du coût de la vie. 17 205 mails ont été envoyés, mais à ce jour aucun n’a reçu le début d’une réponse.
à moins qu’il ne faille entendre dans l’annonce de Jean-Michel Blanquer sur RTL de « créer un observatoire des rémunérations enseignantes » une forme de réponse. Un observatoire… mais pour observer quoi ? Que les rémunérations des professeurs des écoles sont parmi les plus basses des pays comparables de l’OCDE ou encore bien inférieures aux cadres de la Fonction publique ou du secteur privé ? Que les salaires des PE au bout de 15 ans ont 300 € d’écart avec leurs homologues certifiés du second degré du fait de l’absence de primes, indemnités ou heures supplémentaires et d’un déroulement de carrière moins avantageux ?
L'alpha et l'oméga
Ces chiffres sont connus de tous, le SNUipp-FSU n’a de cesse de les rappeler, mais il nous faudrait un « observatoire » pour s’en assurer ?! Peut-être faut-il rappeler au ministre qu’il n’est pas besoin d’ajuster des jumelles. Ces chiffres le syndicat ne les invente pas, ils sont publiés chaque année dans le Rapport annuel de la Fonction publique et disponibles par une simple requête sur un moteur de recherche. Cela aura l’intérêt de faire gagner un peu de temps, d’énergie voire d’économiser quelques deniers publics, en s’évitant une énième commission.
Mais le projet est bien d’une autre nature et derrière des propos comme « le point d’indice n’est pas l’alpha et l’omega de la rémunération », il faut y voir un dangereux glissement vers une rémunération individualisée et au mérite. Pour sûr que le patron de la rue de Grenelle essaiera encore de qualifier cette analyse de « lubie d’une organisation syndicale » qui a tout de même été largement confirmée majoritairement par la profession dans les écoles aux toutes dernières élections. Aussi c’est bien dans les luttes et les mobilisations à venir, avec ou sans stylos rouges, que les enseignants devront montrer leur colère et continuer à faire valoir leur droit à une juste rémunération.