Gaffe aux GAFAM !

Mis à jour le 24.01.18

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Les GAFAM, les cinq grandes firmes américaines du numérique, poursuivent une politique agressive pour compiler un maximum de données personnelles. Avec la volonté d'investir le champ de l'éducation nationale.

GAFAM, c’est l'acronyme des géants du Web, Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft qui dominent le marché du numérique. À elles seules, ces cinq grandes firmes américaines disposent d’une capitalisation boursière supérieure à la richesse de la France. Sauf à être membre d’une tribu amazonienne isolée ou militant radical de la déconnexion volontaire, difficile de se passer des services d’un ou plusieurs de ces géants qui envahissent la vie privée et professionnelle de la majeure partie des citoyens du monde. Une position dominante qui n’est pas sans inquiéter. Sur le plan éducatif, l’addiction générée par l’usage des smartphones, écrans et réseaux sociaux modifie en profondeur les relations sociales, les apprentissages, l’organisation du travail et des loisirs. Sur le plan économique, la situation quasi-monopolistique de ce « big five » américain assoit un impérialisme nouveau qui lui permet de capter une part importante de la richesse mondiale.

Les établissements scolaires visés

Le tas d’or sur lequel sont assis les Gafam, c’est le « big data », l’extraordinaire compilation de données numériques personnelles que ces acteurs accumulent. Celles-ci leur permettent, en cernant au plus près le profil de chaque utilisateur, de développer des nouveaux produits adaptés, des stratégies commerciales pertinentes en s’immisçant à bas bruit dans la vie privée de chacun. On comprend dès lors leur intérêt à investir la sphère éducative et ainsi pouvoir ajouter à leur tableau de chasse la collecte des données individuelles des millions d’élèves et personnels des écoles. En mai dernier, un courrier signé par Mathieu Jeandron, alors directeur du numérique pour l'éducation, donnait la possibilité aux établissements scolaires d’utiliser les outils et services des GAFAM. La réaction de nombreuses associations et organisations, dont la FSU, a permis de reconsidérer cette décision. Un exemple qui illustre la nécessité d’organiser un contre-pouvoir citoyen et politique face aux aspirations hégémoniques des Gafam et aux menaces qu’elles font peser sur la liberté et la démocratie.