#IlsSontOùNos300€ ?
Mis à jour le 11.10.19
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Le ministre a annoncé son intention d’ouvrir des discussions sur le sujet des rémunérations des personnels en lien avec la réforme des retraites. Pour le SNUipp-FSU, il y a urgence. Il propose de commencer par réclamer au ministre les 300€ par mois dont il était tant question dans les médias.
Un chèque de 300 €, mais par mois, ce serait déjà un premier geste à faire pour tenter de rattraper le décalage salarial de 21% avec les autres enseignantes et enseignants européens au bout de 15 années de carrière. Un geste que le SNUipp propose de faire à l’aide du modèle de chèque à renvoyer , pour que le ministère n’ait plus qu’à signer.
Car après des mois de paroles en l’air et de promesses sans lendemain, il est temps de passer aux actes.
Qu’a fait ce gouvernement jusqu’alors, à part geler la valeur du point d’indice, retarder le calendrier d’application des mesures de carrières de PPCR et se répandre dans les médias pour parler d’une revalorisation qui ne vient pas ? Quant à laisser entendre que pour gagner plus il faudrait travailler plus, c’est ignorer que les enseignantes et les enseignants des écoles font 44h semaine en moyenne*, ont 150 heures d’enseignement en plus que leurs homologues de 23 autres pays européens, ont des vacances qui se situent dans la moyenne des autres, dont 20 jours sont travaillés*.
Malgré les sous-entendus une fois de plus désobligeants sur les enseignantes et les enseignants, les faits résistent. Pour exemple, le salaire mensuel moyen au bout de 15 années d’exercice est de 2 304 € net pour une ou un professeur des écoles, quand il est de 3 513 € pour un ou une lieutenant de police. Toutes les deux sont pourtant des professions intermédiaires de catégorie A.
*source DEPP
Ainsi, réclamer 300 €, ce n’est pas de trop !
Il est nécessaire d'en finir avec le déclassement salarial des enseignants du primaire et, pour le SNUipp-FSU, il faut :
- Une accélération des débuts de carrière ;
- Un aménagement des fins de carrière avec allègement du temps de service et le rétablissement d’une possibilité de cessation progressive d’activité ;
- Des carrières revalorisées, parcourues à un rythme unique, le plus favorable aux agents, sans obstacle de grade ;
- Une revalorisation indemnitaire en doublant l’ISAE pour toutes et tous et permettant de régler rapidement les situations d’inégalités de rémunération injustifiées selon les affectations ;
- Une véritable prime d’installation à l’entrée dans le métier et une prime d’équipement permettant de compenser les achats personnels liés à l'exercice professionnel.
Tout cela en refusant la logique de la prise en compte d’un prétendu mérite qui ne revaloriserait que certains personnels au détriment de tous les autres. De même, le choix ne saurait être entre l’emploi et les salaires, c’est la conjonction des deux qui doit contribuer à la richesse nationale et à la sauvegarde du service public d’éducation.