La Covid partout... sauf dans les écoles

Mis à jour le 25.09.20

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Alors que l’épidémie connait ces derniers jours un rebond, poussant le gouvernement à prendre un certain nombre de mesures toujours plus restrictives, rien n’est annoncé concernant les établissements scolaires. Un choix qui interroge.

Création d’une nouvelle cartographie de l’épidémie avec des graduations supplémentaires, demande de limitation des interactions sociales, fermetures de bars et de restaurants dans les zones en alerte maximale… voilà l’essentiel des mesures annoncées ce jeudi 23 septembre par le Ministre de la Santé, Olivier Véran. Parmi ces annonces, légitimées par un contexte sanitaire en dégradation constante, aucune pour l’école et les établissements scolaires.

Une école sous cloche ?

Ces annonces arrivent moins d’une semaine après celle d’un nouveau plan sanitaire allégé pour les écoles. Désormais, lorsqu’un enfant est testé positif, il doit être isolé sept jours chez lui sans qu’aucune mesure d’éviction ou d’isolement ne soit prise pour les autres élèves ni les personnels. C’est à partir de trois cas seulement dans une classe qu’il est recommandé à l’ARS de procéder à sa fermeture. Le ministre cible ainsi la famille comme unique lieu de contamination alors que d’une part les études sur la contagiosité des enfants ne sont pas unanimes et que les établissements scolaires et les universités représentent à ce jour un tiers des clusters. Mais pour le gouvernement, à l’image du nuage de Tchernobyl aux frontières, le virus s’arrêterait aux portes des écoles.

De plus, l’école ne vit pas en vase clos, et ça le gouvernement semble l’avoir oublié. L’école, c’est aussi des activités à l’extérieur, c’est aller au gymnase ou encore en sorties pédagogiques. 

Tout est prêt ? 

Alors que le Ministre acclamait dès juillet haut et fort que « tout est prêt », rien n'est pourtant bien arrêté et le plan de continuité pédagogique reste toujours et encore une hypothèse e travail virtuelle alors que le virus circule très activement. Aucun moyen permettant la diminution des effectifs et le non-brassage n'est au rendez-vous. Même les masques fournis par le Ministère ont connu quelques nuances d’interprétations dans leur perméabilité au Covid, selon l’aveu même des autorités de santé.

Des questions demeurent

A quoi joue donc le gouvernement ? La gestion de la question scolaire laisse planer des doutes quant à la priorité affichée de lutte contre l’épidémie. Alors que des conseils et des injonctions tombent partout, y compris pour régir la vie privée des citoyennes et citoyens, ce choix paraît de plus en plus délibéré. Celui d’une école assignée à la première ligne du maintien de l’activité économique pour permettre aux parents de continuer à travailler.

Pour le SNUipp-FSU, cette politique de zig-zag permanent doit cesser. Au plus vite, des moyens doivent être accordés pour permettre à la fois une protection sanitaire maximum et à la fois le plus de continuité scolaire possible. Cela passe notamment par des recrutements via les listes complémentaires abonnées afin de mettre des moyens humains sur le terrain à la hauteur de la situation. Sans oublier la nécessaire confiance dans les équipes enseignantes qui tiennent l'école depuis mi-mars.