Mouvement : la grande pagaille !
Mis à jour le 30.04.19
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Bugs à répétition, règles chamboulées, autant dire que le mouvement 2019 ne se déroule pas de façon sereine. Au centre des inquiétudes, l'obligation de vœux larges faisant courir le risque de nomination à titre définitif sur des postes non désirés mais aussi la publication tardive des premiers résultats. Tous les syndicats du premier degré dont le SNUipp-FSU demandent, dans un courrier au ministre, des solutions urgentes puis un retour à une procédure garantissant équité et transparence.
Un poste non désiré mais à titre définitif, une affectation à plusieurs dizaines de kilomètres, un rapprochement de conjoints impossible, voici quelques-unes des situations craintes par les enseignantes et enseignants des écoles participant au mouvement 2019. Ce moment essentiel dans la carrière a été affecté cette année par de nouvelles règles imposées et non validées par le SNUipp-FSU en intersyndicale mais aussi de nombreux bugs.
Dès l’ouverture, le serveur s’est mis en rade, repoussant de plusieurs jours la saisie des vœux dans de nombreux départements. Et en clôture, « de nouveaux problèmes techniques empêchent l’émission des accusés de réception et donc la vérification des barèmes pris en compte », témoigne ainsi le SNUipp-FSU des Alpes-Maritimes. Mais, au centre, ce sont les modalités imposées par l’administration qui posent problème. En premier lieu : le risque de nomination à titre définitif sur des postes non désirés, les vœux larges obligatoires pour les PE devant participer au mouvement ainsi que les "vœux précis et géographiques" pour l'ensemble. Chaque département est découpé en vastes zones, quatre par exemple dans le Calvados si bien que le risque est « un poste non désiré, à titre définitif, dans une zone peu demandée dont il sera très difficile de sortir », explique le SNUipp-FSU normand ou sur un « type de poste non désiré non plus, en spécialisé par exemple ».
À l’aveugle
Dans l’Oise, même constat « l’algorithme étudie en premier les zones les moins attractives ». Les élues et les élus du personnel du SNUipp soulignent également le mic-mac des points en cas de « séparation de conjoints » au sein du département qui empêche de fait de nombreux couples d’en bénéficier. Résultat : les réunions d’information consacrées au mouvement ont fait le plein dans tous les départements : 200 demandes et « seulement 150 acceptées par l’administration » dans le Calvados par exemple. « Avec beaucoup de stress pour les collègues », ajoute le SNUipp 60. « Avec le bug et ces nouvelles règles, tout a été repoussé. Les résultats ne seront connus qu’en juin et la deuxième phase d’ajustement n’est pas garantie avant l’été. C’est tendu pour tout le monde », les PE comme les services de l’Éducation nationale. Ces réunions ont permis de mieux expliquer les règles et les risques mais « nous craignons qu’en dehors de ces réunions, beaucoup aient saisi leurs vœux à l’aveugle ». Avec des très mauvaises surprises à l'arrivée !
Un calendrier bousculé
Les retours de nombreux départements font craindre que le calendrier traditionnel des opérations du mouvement ne puisse être tenu. Une situation qui va avoir des incidences fortes sur la constitution des équipes et la préparation de la prochaine rentrée scolaire. Ce sont toutes les équipes d'école qui se trouvent insécurisées par ces nouvelles procédures du mouvement et cela ne vient pas aider à améliorer la qualité de la gestion des personnels, loin s'en faut.
Aussi pour le SNUipp-FSU, il y a urgence à revenir aux anciennes procédures qui permettaient équité et transparence en évitant les affectations profondément injustes liées aux dysfonctionnement de cette nouvelle application. Il propose à l’ensemble des organisations syndicales du premier degré de s'adresser au ministère pour qu’a minima des recommandations soient faites de toute urgence aux IA-DASEN afin qu’ils mettent en place des groupes de travail de vérification des barèmes mais, aussi, de vérification des affectations notamment pour les vœux géographiques. Et pour éviter des affectations à titre définitif sur des postes non choisis, il s’agit également de n'utiliser l'élargissement des vœux que lors d'une phase d'ajustement qui reste bien sûr indispensable en fin de mouvement. Un courrier unitaire a été envoyé au ministre dans ce sens.