Rentrée à hauts risques pour l’école

Mis à jour le 02.01.22

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C’est une école ni protégée ni protectrice qui reprend le 3 janvier. L’absence de mesures significatives de protection (fournitures de masques, tests, contrôle de l’air…) ajoutée à des conditions d’isolement allégées sont inacceptables. C’est une école totalement désorganisée qui se profile avec des personnels, et notamment les directions d’école, qui vont devoir, encore une fois, la porter à bout de bras. Le SNUipp-FSU a donc déposé une alerte sociale pour permettre aux personnels de se mobiliser, y compris par la grève, selon l’évolution de la situation sur le terrain.

Il aura fallu une semaine et attendre la veille de la rentrée via une interview dans la presse du ministre de la Santé pour avoir confirmation que la situation de l’école allait être totalement ingérable sur le terrain.

Le gouvernement a choisi de privilégier l’économie sur la santé et fait totalement sienne la doctrine de Jean-Michel Blanquer d’une “école ouverte” à n’importe quelles conditions, malgré son rôle moteur dans la circulation épidémique et avec un variant extrêmement contagieux. En laissant ainsi filer les contaminations, le gouvernement multiplie ses paris sur la santé en imaginant que la faible dangerosité du variant Omicron permettrait à l’hôpital de “tenir” ou que les covid longs n’auraient pas de conséquences notamment pour les enfants.

Une école toujours pas protégée

La multiplication des tests est ainsi préférée à l’isolement pour les cas contacts avec 3 tests à réaliser en 5 jours et autant de déclarations parentales sur l’honneur. Depuis fin novembre, pour faire baisser le nombre de classes fermées, et malgré la désorganisation qu’il crée au sein des écoles, le protocole n'en finit pas d'être allégé avec cette fois la fin de la fermeture automatique dès 3 cas positifs confirmés. La nécessaire amélioration de l’aération des locaux avec notamment une systématisation des capteurs CO2 n’aura pas lieu. Pas plus que l’organisation de tests systématiques et hebdomadaires ou que la fourniture aux élèves comme aux personnels des masques protecteurs, notamment des FFP2 pour ces derniers. A tout cela s’ajoute l’absence des recrutements nécessaires, via notamment la liste complémentaire, pour remplacer les personnels malades.

Des personnels toujours méprisés

Les conditions dans lesquelles va se dérouler la rentrée sont inacceptables. Les élèves, les personnels et leurs familles ne seront pas protégés. L’école sera totalement désorganisée tandis que les enseignant·es, et particulièrement les directeurs et directrices, subiront un nouvel alourdissement de leurs tâches et de leurs charges, notamment en veillant à une forme de continuité scolaire au sein de cette pagaille à venir. Une nouvelle fois ce sont les personnels qui porteront l’école à bouts de bras face à l’incapacité du gouvernement, et particulièrement de Jean-Michel Blanquer, à prendre ses responsabilités.

Se mobiliser…

Face à la gravité de la situation, le SNUipp-FSU s’adresse de façon solennelle au Premier ministre pour dénoncer l’absence de mise en place des mesures indispensables à une école ouverte et sécurisée de manière effective et concrète. Il vient de déposer une alerte sociale pour permettre aux personnels de se mobiliser, y compris par la grève, selon l’évolution de la situation sur le terrain.