Rentrée : l'école a besoin d'un nouveau souffle
Mis à jour le 25.08.22
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Lors de sa conférence de presse, le SNUipp-FSU fait le point sur la rentrée 2022: crise du recrutement, revalorisation salariale, éducation prioritaire, conséquences de la crise sanitaire…. Après cinq années sous le ministère Blanquer, l’école a besoin de changer de cap et d’investissements sur le long terme.
Trois mois après sa nomination, le nouveau ministre Pap Ndiaye confirme le changement de ton dans ses interventions médiatiques vis-à-vis des personnels des écoles mais aussi des familles. Une rupture bienvenue tant le mépris de l’ancien ministre n’était plus supportable. Pour autant, la politique éducative poursuit la même ligne : resserrement sur les « fondamentaux » pilotage par les évaluations, extension des contrats locaux d’accompagnement, généralisation de l’expérimentation marseillaise... « une école du futur » que refuse en bloc la profession. Le ministre reste tenu par la feuille de route présidentielle et contraint par une ligne budgétaire limitée.
1117 postes restés vacants…
Le métier n’attire plus, la crise d'attractivité perdure et se renforce. Cette année, le déficit du nombre de personnes admises au CRPE est arrivé à un niveau jamais atteint : en 2022, ce sont 1177 postes restés vacants à l’issue du concours. Parallèlement, le nombre de démissions augmentent, tout comme les demandes de rupture conventionnelle, marques du manque d’attractivité du métier. Et ce ne sont pas les recrutements de personnels contractuels, organisés à la va-vite par les rectorats qui permettront d’avoir un ou une enseignante qualifiée devant chaque classe.
Le gros point noir : la question salariale
Bien que les conditions de travail participent à ce manque d’attractivité, le point considéré comme prioritaire par les ¾ des AESH et PE est celui des salaires.
C’est en effet près d’un mois de salaire en moyenne par an qui manque à chaque enseignant·e pour compenser la perte de pouvoir d’achat cumulée entre 2010 et 2021 et ce, malgré la prime d’attractivité mise en place en 2021.
Au-delà de la question de l'inflation, le salaire moyen d’un·e professeur des écoles reste largement en dessous du salaire moyen des autres fonctionnaires cadres A, et plus globalement en dessous du salaire moyen des fonctionnaires.
Cette question salariale frappe en premier lieu les plus de 130 000 AESH qui exercent avec une rémunération moyenne de 821 € nets à la signature du premier CDD et qui atteint seulement au maximum 1 014 € nets en fin de carrière.
Le SNUipp-FSU revendique une augmentation immédiate de 300 € nets mensuel pour tous les personnels.
Une remise en question de l'éducation prioritaire ?
Actuellement, la carte de l’éducation prioritaire repose sur quatre critères nationaux (taux de boursier·es, taux de catégories socio-professionnelles défavorisées, taux de retard à l’entrée en 6ème et pourcentage d’élèves en zone urbaine sensible). Ils sont de plus en plus contournés avec la mise en place des CLA (contrats locaux d’accompagnement) ou des cités éducatives, dispositifs qui participent d’un empilement conduisant à une rupture d’égalité entre les écoles
C’est la même logique qui sous tend l’expérimentation marseillaise ou encore le changement de statut de la direction d’école qui ont, comme de nombreux autres sujets, été traités lors de cette conférence de presse.
Ce qui s’annonce donc en matière de politique éducative, ce sont des annonces sans conséquence positive pour le système et les élèves. Alors que l’école publique traverse une crise sans précédent, il est urgent d’agir et d’investir pour lui redonner la place qu’elle mérite comme le détaille le SNUipp-FSU dans son livre blanc. Plus que jamais c'est d'un nouveau souffle dont l'école a besoin.
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