Soutien unitaire au Cnesco
Mis à jour le 12.10.18
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Quatorze organisations syndicales, dont le SNUipp-FSU, et associatives demandent au ministre de l’Éducation nationale de ne pas supprimer le Cnesco, instance indépendante d’évaluation des politiques scolaires.
Syndicats enseignants, dont le SNUipp-FSU, lycéens, mouvements complémentaires, associations de parents d’élèves : quatorze organisations membres du comité consultatif du Cnesco* s’adressent ensemble à Jean-Michel Blanquer pour lui demander de ne pas supprimer cette instance, aujourd’hui unanimement reconnue, chargée de l’évaluation indépendante du système scolaire.
En effet, au détour de son projet de loi « Pour une école de la confiance », le ministre de l’Éducation nationale entend lui substituer un Conseil d’évaluation de l’école à sa main, composé très majoritairement de personnalités désignées…par lui-même. Un conseil dont la mission ne serait plus de travailler les différents aspects des politiques scolaires, mais d’accompagner les évaluations des élèves et des établissements organisées par la rue de Grenelle.
Exit donc, la réflexion et les travaux sur des sujets tels que la mixité sociale, le redoublement, le calcul ou la compréhension en lecture qui avaient fait consensus dans la communauté éducative.
Au service de l’école
« Pour les acteurs du système éducatif et de la société civile que nous représentons, il est important que l’évaluation indépendante, scientifique et participative du système scolaire que le Cnesco a réussi à mettre en place en quelques années, perdure. », demandent les organisations.
« En effet, le Cnesco part des questions des usagers et des professionnels du système éducatif et travaille avec eux à construire des recommandations partagées à partir des évaluations réalisées par des chercheurs - y compris étrangers - et à les mettre à la disposition de tous. », ajoutent-elles, martelant que « les ressources évaluatives du Cnesco et ses recommandations sont importantes pour améliorer les pratiques éducatives sur le terrain et pour faire évoluer les politiques éducatives de façon constructive. »
Pour les rédacteurs de la lettre au ministre, « les acteurs de terrain ont besoin de stabilité institutionnelle, la confiance qu’a su créer le Cnesco auprès de la communauté éducative et de la communauté scientifique s’est construite au fil des années. C’est pourquoi il devrait voir ses missions affirmées et éventuellement élargies. C’est le souhait que nous formulons tous ensemble. »
De la réponse du ministre, dépendra une part de sa crédibilité quand il continue de parler d’école de la confiance.
*Le Conseil national d’évaluation du système scolaire est une institution chargée d’une évaluation indépendante, créée par la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’École de la République, du 8 juillet 2013. Il est composé de scientifiques issus de champs disciplinaires variés, de parlementaires ainsi que de membres du Cese. Il mène une évaluation scientifique et participative du système scolaire afin d’éclairer les divers acteurs de l’école et le grand public. Il met à disposition son expertise sur les méthodologies d’évaluation. Enfin, il promeut une culture d’évaluation en direction des professionnels de l’éducation et du grand public.