Au pas de deux avec la maîtresse

Mis à jour le 09.12.20

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Reportage à Paris, l'AESH travaille avec l'enfant mais aussi en binôme avec un enseignant

Être AESH, c’est savoir travailler avec un enfant en situation de handicap mais aussi avec un PE. À l’école Chaumont Lepage (Paris), Aïcha et Valérie forment un binôme qui fonctionne.

AESH une histoire de binome

« Doucement, ne te précipite pas… Il faut enjamber le rocher maintenant », explique Aïcha Dembélé, AESH à l’école Chaumont Lepage dans le dix-neuvième arrondissement parisien, à Léna*, quatre ans. Aujourd’hui, c’est la séance de motricité pour la classe de PS/MS de Marie-Christine Leblond et l’enseignante peut bénéficier de l’aide d’Aïcha Dembélé puisque Louis*, l’enfant qu’elle suit habituellement, est absent aujourd’hui. Léna vient d’être reconnue élève en situation de handicap et la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) a notifié un accompagnement de 18 heures par semaine, mais pour l’heure personne n’est encore affecté. « Je suis une AESH mutualisée, cela veut dire que je peux être amenée à suivre plusieurs enfants », explique-t-elle. Lors de la séance de motricité, elle accompagne Léna par la main pour les exercices qui demandent de l’équilibre, elle reformule aussi la consigne en accompagnant le geste à la parole et l’aide à se reconcentrer. « J’essaie de rester en retrait la majorité du temps afin qu’elle apprenne à être autonome. Je suis plutôt là pour la sécuriser lorsqu’elle en a besoin et pour éviter qu’elle s’éparpille comme elle a tendance à le faire ». Après la séance de motricité, passage aux toilettes. Là, Léna n’a pas besoin d’aide tout comme en récréation où elle joue autour des autres enfants, plutôt qu’avec. En classe, Aïcha a la même posture qu’en motricité, elle reformule, montre un modèle, accompagne le geste de l’enfant, « mais jamais sur le travail que l’enfant va rendre ! Je ne fais jamais à sa place sinon il ne va rien apprendre. Le but est qu’il fasse les choses seul, qu’il gagne en autonomie ».

Rompre l’isolement de l’enfant

AESH depuis bientôt cinq ans, cela fait trois ans qu’Aïcha est affectée à l’école Chaumont Lepage. Elle connaît bien les enseignants avec qui elle a appris à travailler, surtout celle de Louis, l’enfant qu’elle suit depuis trois ans. Leur « collaboration » est réglée comme un pas de deux, chacune sait ce qu’elle a à faire. Valérie est la maîtresse, Aïcha est là pour accompagner Louis. L’une donne le tempo général pour tous les élèves, l’autre le traduit en langage audible pour le petit garçon.
Aïcha a eu la chance de bénéficier d’une formation de 60 heures, ce qui n’est pas le cas de toutes les AESH sur le territoire. « Avant d’arriver en France, j’étais secrétaire, je ne connaissais pas les enfants et avais encore moins travaillé avec eux ». L’accompagnement du handicap, c’est une découverte. Son métier, elle l’aime. Tant par la richesse qu’il procure sur le plan humain, avec le lien particulier qu’elle entretient avec les enfants, que par le fait d’avoir sa place dans un collectif de travail.
Interrogée sur le sens de sa mission, elle répond : « Nous, AESH, sommes là pour rompre l’isolement de l’enfant en situation de handicap dans la classe, pour permettre qu’il soit avec ses camarades et que ceux-ci l’acceptent malgré son handicap. Les enseignants ne peuvent pas faire ça seuls, quand nous ne sommes pas là, ils souffrent ».
*Prénoms modifiés.

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