Caisse de résonance culturelle

Mis à jour le 02.10.22

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Au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) on investit la médiathèque communale.

Jeunes ou moins jeunes, avec l’école ou en famille, les habitants et habitantes du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) investissent l'Echo, la médiathèque communale.

« La médiathèque, c’est un « troisième lieu », explique Julie Bordron, directrice de la médiathèque l’Écho au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne). Après le travail et la maison, c’est l’endroit où l’on se retrouve, où l’on a un accès gratuit à toutes formes de culture, où l’on joue à des jeux de société ou vidéo, où l’on lit la presse ou des livres, où l’on consulte des sites Internet sur les ordinateurs mis à disposition, où l’on écoute des histoires… Avant la crise sanitaire, nous avions des familles qui venaient passer des après-midis entières. Nous sommes loin des bibliothèques où le silence était de mise ».
Dans ce grand bâtiment à l’architecture moderne, l’accès à la culture est une priorité, un enjeu du vivre ensemble. « La diffusion de la culture n’est pas l’apanage de l’Éducation nationale, souligne Anissa Azzoug, élue à la culture. Nous aussi, en tant que responsables politiques, en avons la responsabilité. La culture est fondamentale, elle apporte une ouverture d’esprit mais aussi une ouverture sur le monde et ses possibilités, ses perspectives. Elle conduit à des pistes de réflexion et de compréhension de l’autre ». « La médiathèque est un outil formidable au service de ce projet du vivre ensemble, de la démocratisation de la culture car elle est identifiable par l’ensemble des habitants, de 0 à 99 ans », ajoute-t-elle.
Dans cette ville de la banlieue parisienne, où il existe une grande mixité sociale, la médiathèque est le premier équipement culturel de proximité. L’un des objectifs de l’Écho est de permettre un accès gratuit à la culture pour tous. Et c’est gagné. Sur les fauteuils de la médiathèque se côtoient tous les âges, fans de littérature classique et de BD… « Il y a de la place pour tout le monde, affirme Julie Bordron. Ce n’est pas un lieu élitiste, c’est un lieu où tous les Kremlinois et Kremlinoises se rencontrent. En enrichissant leurs connaissances, ils sont mieux préparés à s’engager dans leur rôle de citoyen. La culture est promue sous toutes ses formes. Le jeu vidéo peut être un produit d’appel auprès d’adolescents et peut les amener vers la lecture, de mangas par exemple. Il y a moins de hiérarchie au niveau des genres littéraires aujourd’hui, lire c’est lire. L’espace est aussi aménagé pour que les publics se rencontrent, se mélangent… ». L’heure du conte pour les 0-3 ans, ateliers jeux vidéo pour les plus grands, soirée jeux de société pour les adultes… Tout le monde y trouve son compte, même les ados qui pourront rencontrer Zyad Hamani, mangaka* en résidence d’artiste à l’Écho cette année.

Les enfants, premiers bénéficiaires

Haut lieu de promotion de la lecture, les médiathèques travaillent avec les écoles. « La médiathèque propose différents types de séances, indique Christine Jacquet, directrice de l’école élémentaire Pierre Brossolette. Des séances de découverte où les élèves investissent les lieux avec les bibliothécaires qui leur racontent ensuite une histoire. Les classes peuvent aussi bénéficier de séances sur un thème prédéfini. Ces visites permettent aux PE de connaître l’environnement culturel proche des élèves et invitent ces derniers à investir cet espace sur leur temps libre ». Autre avantage, l’accès à un fonds documentaire extrêmement riche : « Nous n’avons plus de BCD et seulement des bibliothèques de classe, note la directrice. En tant qu’enseignants exerçant au Kremlin-Bicêtre, nous avons le droit au prêt de nombreux livres et sur un temps assez long, cela permet de renouveler fréquemment les lectures offertes aux élèves ». Les ateliers « Coup de pouce Lecture », dispositif à destination de tous les CP de la commune, sont aussi menés au sein de la médiathèque. « Les enfants qui éprouvent des difficultés d’entrée dans la lecture nous sont adressés par les enseignants, relate Laurence Morison, responsable du dispositif. Des séances sont menées avec les bibliothécaires qui leur lisent un livre et les initient à la recherche de documents grâce à des jeux de pistes. L’idée est de les inciter à lire, à s’inscrire et à investir ce haut lieu culturel ». Autre partenaire privilégié de la médiathèque, les centres de loisirs. En février dernier, les élèves du centre Aimé Césaire ont ainsi pu bénéficier d’ateliers d’écriture pour produire des vidéos en « stop motion ». « Les enfants ont été accompagnés dans l’écriture des scénarios, ils ont appris à laisser parler leur imagination, à s’entendre, raconte Larry Kan-chan, directeur du centre. Il y a une complémentarité dans ce que propose la médiathèque du point de vue de la culture et nos services d’éducation populaire. Les enfants y développent d’autres compétences. En investissant la médiathèque, les enfants sont accompagnés dans des apprentissages plutôt attendus à l’école mais de façon ludique. Ils apprennent à travers le jeu : lire, compter, se socialiser, s’autonomiser, partager… ». Du côté des tout petits aussi, la médiathèque joue un rôle. « Nous accueillons les assistantes maternelles, les formons à la lecture d’histoires et mettons à leur disposition des livres adaptés à leur public », conclut Julie Bordron. La médiathèque du Kremlin est exploitée par tous les acteurs de la vie de l’enfant : école, centre de loisirs, familles. Toutes les entrées sont bonnes pour susciter l’amour de la culture et de la lecture…
*Auteur de manga

Grand angle 485 Médiathèque

Des BCD en voie de disparition

Dans les écoles, il existe de moins en moins de Bibliothèques centres de documentation (BCD). Le manque de locaux peut en partie expliquer la fin de ces bibliothèques d’école mais c’est loin d’être la cause principale de leur disparition. Avoir une BCD, c’est pouvoir avoir du temps pour l’aménager, pour enrichir le fonds documentaire, pour mettre en place le prêt de livres à destination des élèves… Pendant une période, ce furent les assistant•es d’éducation qui en avaient la responsabilité. Mais ces personnels sont de plus en rares dans les établissements. Pourtant, les bibliothèques d’école ont une histoire presqu’aussi ancienne que celle de l’école primaire, la préconisation de leur mise en place date d’un arrêté de 1862 ! Reconnaissant les difficultés pour les écoles à disposer de lieux dédiés, l’IGÉSR*, dans son rapport « Les bibliothèques d’école : états des lieux, usages pédagogiques, pratiques de lecture des élèves » d’octobre 2021, rappelle que « les bibliothèques municipales constituent un partenaire de choix » et invite à renforcer le dispositif contrats territoire-lecture qui permet aux collectivités de bénéficier de financements pour la création et le déploiement de bibliothèques.
*Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche.

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