Choisir et décider ensemble
Mis à jour le 23.11.22
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Reportage au Mans où l'équipe fait le choix de projets porteurs de sens
À l’école élémentaire Jean Macé au Mans dans la Sarthe, l’équipe enseignante fait le choix de projets porteurs de sens pour dépasser les difficultés.
Équipés d’un panier, d’une liste de courses et d’une bourse, les élèves de CE2 de la classe de Leïza Touahria au Mans dans la Sarthe doivent réaliser des achats dans l’épicerie de l’école, calculer le montant à payer et préparer l’argent pour régler en caisse. Par groupes de deux, les élèves se lancent avec envie dans la résolution de situations problème. « On doit acheter un kilogramme de beurre, deux litres de lait et une boîte de chocolat en poudre », indique Camille à Mahina. Mais sur les étagères de l’épicerie de l’école se trouvent uniquement des boîtes de 250 grammes de beurre et des bouteilles d’un litre de lait. Les discussions entre les deux élèves commencent. Comment faire ? N’ayant pas encore travaillé en classe la correspondance entre les grammes et les kilogrammes, l’enseignante explique combien de grammes représente un kilogramme. « Les listes de courses sont plus ou moins compliquées selon les niveaux des élèves, précise Leïza, les élèves sont mis en situation dans des activités qu’ils ne font pas forcément dans la vie quotidienne avec notamment le développement du paiement par carte bancaire ». Ce projet est né du constat des grandes difficultés d’une partie des élèves en mathématiques. « C’est au moment du confinement que nous avons réfléchi ensemble à la façon de résoudre ces difficultés pour que chaque élève trouve sa place et progresse », se rappelle la directrice, Sandrine Lechaine. « Il fallait rendre concrètes les mathématiques », précise Ophélie Poirier, enseignante de CE2. C’est Gilles Tisseraud, maître formateur à l’école qui a porté et insufflé la création de cet espace m@th en vie, site internet de ressources pour rendre les mathématiques concrètes
Besoin de plus de temps de concertation
Dans cette école, l’équipe a pour habitude de réfléchir ensemble sur les outils les plus appropriés pour faire progresser les élèves. « C’est important de pouvoir choisir nos projets, concevoir nos outils en lien avec les besoins des élèves et nos envies», rapporte
une autre enseignante, Nathalie Carfanten. « Cela crée de l’émulation, on confronte nos points de vue et chacun apporte quelque
chose aux autres », ajoute Anthony Bodin, enseignant au CM1. «Cela permet aussi de partager les tâches car les projets sont chronophages et empiètent beaucoup sur notre temps libre », relève Élodie Gay, PE au CM1. «Cela ne me dérange pas de travailler plus lorsque je l’ai choisi et que cela a du sens pour nous et les élèves, ajoute Ophélie, mais il nous faudrait plus de temps de concertation reconnu pour bien fonctionner collectivement ». Rien que pour la création des ateliers mathématiques, entre le matériel, la recherche de meubles, la préparation des fiches, les différents temps de réunion et l’installation des salles, il a fallu un an avant que tout soit opérationnel. C’est un choix que les PE ne regrettent pas et d’autres projets toujours décidés en commun comme la journée citoyenne, le rallye international ou encore l’« English Day », ponctueront l’année.