Concilier écologie et pédagogie
Mis à jour le 18.06.21
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Reportage à la maternelle de Fégréac en Loire-Atlantique
Le pôle maternelle de Fégréac (44) a été pensé collectivement. Un bâti scolaire soucieux de l’enfant et de l’environnement.
« Transparence, lumière, bien-être, esthétisme » sont les mots employés par les enseignantes de la maternelle de Fégréac en Loire Atlantique (44) pour qualifier l’école. Installés devant la baie vitrée face à la cour, les élèves de petite section de Marie-Agnès Cadiet réalisent une construction. « Installer des ateliers ouverts sur l’extérieur permet aux élèves de se concentrer davantage sans qu’ils se sentent enfermés ni dérangés par le groupe classe, précise Marie-Agnès. J’y privilégie des activités qui demandent de la réflexion et de l’imagination. » Dans cette école, le bâti a été pensé et construit pour les enfants : exit les couloirs angoissants, les lieux de rassemblement bruyants ou le préau d’antan. Les toilettes et les salles de repos se trouvent à proximité des classes. « Cela développe l’autonomie et respecte le rythme de chaque enfant, explique l’enseignante. C’est un véritable confort pour les élèves et pour les adultes. » Par temps de pluie, la grande coursive qui longe le bâtiment se transforme en piste de course pour certains tandis que d’autres s’activent en construisant des cabanes avec les jeux de cour. Par beau temps, elle est prisée pour son ombre.
Un projet concerté
Mais l’aménagement n’est pas le seul atout de cette école. Construite il y a dix ans, elle a été pensée collectivement et fait encore figure de modèle. « Nous avons constitué une commission extrascolaire rassemblant les enseignants, les parents d’élèves, le conseil municipal des enfants, les autres personnels de l’école et les élus », rapporte Yvon Mahé, ancien maire de la commune. Les concertations ont duré un an et « ont permis d’aller plus loin que ce que nous avions envisagé », précise Serge Jacobert, ancien adjoint aux affaires scolaires. L’objectif était d’avoir un bâtiment basse consommation, de haute qualité environnementale avec un coût de fonctionnement peu élevé. « L’architecte a proposé de conserver le bâti existant en construisant autour, de préserver le verger et l’herbe, de ne bitumer qu’une partie de la cour, d’utiliser la terre du sol pour réaliser les briques des murs et les gravats pour installer les fondations d’un poulailler, détaille Serge. Les toits ont aussi été végétalisés pour limiter l’écoulement d’eau ». Quant au chauffage, il est assuré par une chaudière à plaquette alimentée par les bois communaux. Des panneaux photovoltaïques sont également installés sur la coursive et rapportent entre 12 000 et 13 000 euros d’énergie par an. « L’école a reçu le label E3D attestant la démarche de développement durable dans laquelle nous sommes engagés », se félicite Jérôme Leguilly, directeur de l’école. Le papier et les cartouches d’encre d’imprimantes sont recyclés, les élèves du pôle élémentaire souhaitent réaménager leur cour en la rendant plus verte et la communauté éducative projette de diminuer les déchets plastiques liés à la distribution des repas de cantine. Une école qui allie respect de l’enfant et de l’environnement.