Deux siècles de fondation
Mis à jour le 18.06.21
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Les trois axes de architecturale des écoles : la pédagogie, l’hygiène et l’économie.
Au fil du temps, la conception architecturale des écoles s’est articulée autour de trois axes : la pédagogie, l’hygiène et l’économie.
L’enseignement était là avant l’école et les premières traces de lieux scolaires au XIIIe siècle sont universitaires avec la Sorbonne. Les maîtres d’école enseignaient souvent depuis leurs propres logements ou leur jardin avant les premières écoles qui occupèrent des bâtiments existants. Les premières constructions spécifiques apparaissent tardivement, sous l’impulsion des lois Guizot en 1833 et 1878 obligeant à la construction de « maisons d’école ». Un guide de l’architecte Bouillon fixe des normes, en particulier sur la taille des classes en fonction du nombre d’élèves, mais aussi sur la ventilation, la luminosité, la cours de récréation et même la décoration de classe. La loi de 1884 instituant la nécessité d’une mairie par commune développera souvent la construction d’un édifice unique. L’école obligatoire de Jules Ferry entraînera ensuite la construction de centaines de groupes scolaires toujours pensés en référence à une pédagogie simultanée, avec tables et chaises face à une estrade. Dans les années 1930, face à l’épidémie de tuberculose, des dispositions en faveur de l’hygiène imposent un certain renouvellement avec un agrandissement des cours de récré et des toilettes. Des écoles de plein air voient le jour, telle la célèbre école de Suresnes (Hauts-de-Seine) avec ces baies ouvrables et une « perméabilité pédagogique » des espaces. Mais après la guerre, avec la nécessité de reconstruire rapidement puis avec la hausse démographique et les contraintes économiques, la construction scolaire se standardise de nouveau dans un objectif d’économie de surface. Les projets alternatifs, rares avant les années 1990, restent toujours marginaux. Or, les besoins créés par l’inclusion scolaire ou plus récemment par le dédoublement des GS-CP et CE1 en éducation prioritaire montrent l’enjeu d’une réflexion sur l’organisation spatiale. Ni les réflexions sur les pratiques pédagogiques, ni l’apparition du numérique, ni le partage des locaux ne viennent fondamentalement bousculer l’aménagement ou les conceptions du bâti en apportant des reconfigurations qualitatives.