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Mis à jour le 24.05.24

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Portrait croisé d'une PE et d'une AESH de l'école Goscinny à Taverny.

Christelle Artaud, enseignante et Nathalie Maucarré, Aesh, travaillent de concert à l’école Goscinny de Taverny dans le Val d’Oise.

« On n’était pas préparées », témoignent Christelle Artaud, enseignante de CP à l’école Goscinny de Taverny (Val d’Oise) et Nathalie Maucarré, Aesh dans la même école. « J’exerce en CP depuis plusieurs années, confie Christelle. J’ai déjà enseigné à des élèves en situation de handicap mais jamais à un élève souffrant d’autisme sévère ». Christelle souligne également qu’elle n’a jamais bénéficié de formation à l’autisme en tant que PE. Quant à Nathalie, victime d’un plan social en tant qu’assistante commerciale, elle met un pied dans l’école pour un emploi d’aide à la direction. À la suppression de son poste, il y a environ cinq ans, elle devient Aesh et décide de le rester… Pas pour le salaire mais parce qu’elle aime travailler avec les enfants. Nathalie et Christelle se connaissent depuis l’an dernier et partagent la même vision de leurs missions : adaptation permanente et patience face à la gestion de l’hétérogénéité des élèves. Elles travaillent également en partenariat avec la plateforme de scolarisation mutualisée (PSM), qui suit Maria*, leur élève autiste. Un dispositif d’accompagnement public visant à éviter les ruptures de la scolarité de ces enfants. Ce travail de collaboration permet à tout le monde d’avancer. « S’adapter à Maria est difficile, on ne peut jamais anticiper », explique Nathalie. Ensemble, elles ont appris à trouver des solutions pour gérer ses émotions comme, par exemple, lui laisser la possibilité de jouer à des jeux symboliques.

Un duo gagnant 

Nathalie partage son temps de suivi auprès de deux autres élèves de l’école. Elle explique également que leur formation est générale alors que « chaque enfant autiste est différent ». « Maria demande une attention constante, témoigne Christelle, Je ne pourrai pas fonctionner en solo ». Maria s’exprime par gestes, bruits et parfois hurlements. « Grâce à Nathalie, je peux gérer la classe », poursuit-elle. Si Maria a besoin de sortir par exemple, Nathalie l’accompagne ». « Parfois, elle a juste besoin de bouger. Ça change vite », complète Nathalie, qui semble parée pour s’adapter au rythme de cette élève même si cela demande beaucoup d’investissement. Nathalie a appris à fabriquer de nombreux outils pour la faire progresser avec les conseils des personnels éducateurs de la PSM. Elle les utilise pour aider Maria à se repérer dans l’emploi du temps imagé ou développer le langage avec des jeux de loto. « Elle aime les lettres, observe l’Aesh, mais moins le graphisme. Parfois elle participe à sa manière avec les autres élèves. Quand on fait chorale ou sport, il faut qu’elle soit au centre. » Si enseignante et Aesh ont vécu des périodes très compliquées, elles ont su faire face, en échangeant et en partageant leurs ressentis, sur les temps de classe comme sur les pauses ou autres temps informels. « Il faut savoir prendre du recul sinon on ne tiendrait pas, précise Christelle. À deux, c’est plus facile ».
*Le prénom a été modifié.

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