Oasis
Mis à jour le 25.11.19
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Reportage dans une école parisienne qui prend le DD très au sérieux
À l’école de la Saïda, située dans le XVe arrondissement de Paris, cela faisait plusieurs années que l’équipe enseignante conduisait des activités autour de la biodiversité. Elle avait même un petit jardin pédagogique. En 2007, alors que la mairie envisageait une rénovation du bâti scolaire, le projet a été élaboré en concertation avec la communauté éducative. Il a été décidé de faire les choses en grand avec une réhabilitation des locaux selon des normes de haute qualité environnementale, mais aussi avec un travail sur un vrai projet d’école pour accéder au label éco-école (lire p. 18). Côté bâtiment, l’élémentaire a été livrée en 2013, 2015 pour la maternelle. « Les enfants ont été associés au projet architectural et ont fait une série de propositions. », précise Pascale Sylvain-Sacy, la directrice de l’élémentaire. Ils ont ainsi obtenu la végétalisation des murs, l’installation de panneaux photovoltaïques, d’un jardin zen et d’une mare sur le toit, ainsi qu’une extension à 400 m2 du jardin. Bien sûr, le choix de matériaux écologiques a été fait pour tous les aménagements intérieurs. Un système de ventilation interne et des pare-soleils en bois sont installés devant les fenêtres. Résultat : « L’école n’a par exemple pas eu à souffrir de la canicule en juin dernier. », indique Pascale.
Une éco-citoyenneté en construction
Côté label, « il s’est agi, à partir d’un diagnostic partagé, de concevoir une série d’actions liées à la biodiversité qui associent enseignants, élèves, parents et associations partenaires », détaille Aline Chaigeau, directrice de la maternelle. Chaque classe développe son action qu’elle partage ensuite avec les autres. Ici, ce sont des nichoirs, là, un hôtel à insectes. Ailleurs, un apiscope abrite un essaim d’abeilles. Et le jardin pédagogique, avec ses arbres, ses carrés de légumes et son poulailler, fait l’objet d’une attention constante. Pour Christelle Hugron, une maîtresse de la maternelle, le travail sur le vivant, sur la biodiversité, est au cœur du projet. Il s’agit bien, « dans ce milieu hyper urbain, de reconnecter les enfants à la nature. » Valérie Rguieg, maîtresse de CM2, ajoute que « si un élève s’intéresse à son environnement, en prend soin, ça l’aide à se sentir acteur, à être en responsabilité. » Et ce, jusque dans les gestes du quotidien. Les classes sont équipées de poubelles papier ainsi que de bio-boîtes pour collecter les déchets organiques qui rejoindront le composteur du jardin. Les dimensions de solidarité, nécessaires à la labellisation éco-école, sont aussi prises en compte. « Une association locale de personnes handicapées vient dans l’école et organise des ateliers handisports », explique Valérie. La classe de CP, elle, accueille un jeune chien guide d’aveugles où il est « socialisé » durant plusieurs mois avant de partir en formation. Autant de choses qui, dans et hors la classe, participent d’une formation à l’éco-citoyenneté. « Et nous n’en sommes qu’aux prémices, avertit Christelle. Nous souhaitons développer le travail sur le tri, le gaspillage de l’eau, l’énergie, notre impact sur l’environnement et le réchauffement climatique. Qu’à partir des enfants, ça infuse aussi dans les familles qui au départ ne sont pas forcément sensibles à ces sujets. » Parce qu’il y a urgence…