Préparer l'écriture
Mis à jour le 29.09.24
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Itv de Bernadette Kervyn, enseignante-chercheuse en sciences du langage
Bernadette Kervyn est enseignante-chercheuse en sciences du langage, Inspe-université de Bordeaux. Elle est co-autrice avec Pascale Bachelé et Jérôme Faux de « Guide pour enseigner la préparation de l’écriture au cycle 2 », Retz.
Pourquoi est-ce important de préparer l'écriture ?
Écrire est une activité complexe et coûteuse. Il faut mettre en place simultanément habiletés graphomotrices, connaissances et savoir-faire linguistiques, gestion de différents supports et outils. Il faut aussi prendre en compte les situations langagières dans lesquelles s’inscrit l’écriture. Et celle-ci comprend également une dimension personnelle, affective, motivante ou pas. Enfin, une interaction avec la lecture est obligatoire et écrire demande mémoire, concentration, attention et réflexion. Préparer l’écriture aide à gérer cette complexité sans simplifier ni enlever la difficulté mais en la rendant abordable.
Comment enseigner cette préparation ?
Écrire, c’est réfléchir aux idées, discuter de l’écrit, se relire... Cela nécessite d’anticiper, de s’appuyer sur des outils et d’apprendre à les mobiliser mais aussi d’être au clair sur les critères de réussite et sur l’écrit attendu, que ce soit en dictée, production de textes ou lors de copie, d’encodage ou autre écrit. Cela s’enseigne. Le PE montre, accompagne, rend explicite. L’écriture est souvent pensée comme une tâche individuelle. Pourtant, pour rendre l’élève autonome, il faut d’abord s’appuyer sur l’oral et le collectif : apprendre à structurer le discours écrit à l’oral, vérifier auprès des autres s’il fonctionne, échanger sur les procédures. Il faut notamment apprendre aux élèves de façon spécifique les démarches, procédures et outils ajustés à chaque famille de situations d’écriture.
Comment préparer l'encodage par exemple ?
Plusieurs procédures sont possibles. Complémentaires, elles sont souvent enchevêtrées : encoder par analogie, en faisant appel à son répertoire mental orthographique, en utilisant les outils de la classe, en s’appuyant sur les relations morpho-syntaxiques ou en découpant la chaîne orale. Au début, faire verbaliser les procédures mobilisables pour chaque phrase et chaque mot est nécessaire car elles ne sont pas intuitives. Petit à petit, les élèves se les approprient, les automatisent et cela prend moins de temps. Les exercices d’encodage permettent d’apprendre ces stratégies mais l’encodage doit aussi être utilisé au quotidien pour écrire une synthèse, un petit texte ou garder en mémoire une information. Il faut toujours avoir en tête à quoi sert l’écriture.