Santé mentale : le cri d'alerte
Mis à jour le 14.01.22
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Un portrait inquiétant de l'état de la santé mentale des enfants en France
Santé mentale : le cri d’alerte
Dans le rapport « Santé mentale des enfants : le droit au bien-être », la Défenseure des droits Claire Hédon brosse un portrait inquiétant de l’état de la santé mentale des enfants en France. « La santé mentale des enfants, véritable enjeu de société pour nos enfants aujourd’hui comme pour les adultes qu’ils seront demain, mérite mieux que des approches fragmentaires et une approche strictement sanitaire, affirme-t-elle. Il est temps de l’appréhender dans sa globalité, en lien avec la santé physique et avec l’environnement dans lequel évolue l’enfant. Cela suppose de développer les espaces d’écoute et d’attention à l’expression des enfants, dans tous les lieux qui composent leur quotidien et en particulier à l’école ».
Manque de moyens
S’appuyant sur près de trois mille saisines, Claire Hédon et son équipe pointent le manque de professionnels du soin et de structures adaptées : psychologues scolaires, médecins et infirmier•es scolaires, listes d’attente de plusieurs mois, voire d’années, pour avoir un suivi en centre médico-éducatif ou centre médico-psycho-pédagogique ou encore manque de places en médico-psychiatrie. Mais ce n’est pas tout, outre le manque de moyens, le rapport dénonce également « la difficulté pour les professionnels, au-delà de leur spécialité propre, d’avoir une approche globale de la situation d’un enfant, notamment du fait d’un manque de coordination de leur action ».
Une école de la performance
Du côté de l’école, le rapport n’est pas plus tendre. De nombreuses saisines évoquent « des violences ordinaires en lien avec la culture de la performance et de la discipline dans des méthodes d’enseignement rigides, voire archaïques… ».
L’école ferait ainsi ressentir « une pression scolaire » qui favoriserait « l’anxiété, voire le développement d’une phobie scolaire ou de dépressions » chez les enfants. La Défenseure des droits alerte sur « l’impact durable que peuvent avoir les souffrances vécues à l’école, qu’elles soient causées par du harcèlement, des difficultés ou des pressions scolaires ». Permettre « un environnement scolaire favorable au bien-être des enfants » passe aussi par une prise en compte du mal-être des enseignants, « et plus globalement des personnels de l’Éducation nationale ». Vingt-neuf préconisations sont formulées dans ce rapport afin de permettre d’agir pour le bien-être et la santé mentale des enfants.