Valoriser...apprendre et progresser
Mis à jour le 13.01.22
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Reportage à Valence où les PE valorisent les réussites des élèves et évaluent les progrès
l’école maternelle Sophie Condorcet de Valence (Drôme), les PE valorisent au quotidien les réussites des élèves et évaluent au travers des progrès réalisés.
« Regardez, Eliot a réussi à tourner sur la barre tout seul », clame à la cantonade Léo, élève de PS lors de la séance d’EPS au gymnase de l’école d’application Sophie Condorcet à Valence (Drôme). Le groupe s’arrête et à la demande de Fabien Dejoux, l’enseignant de la classe, Eliot réitère son exploit. Les applaudissements fusent. Ça y est, l’envie d’imiter et de se surpasser est là. Pour Lucie, ce sera monter sur la poutre et lâcher très brièvement les deux mains, pour Johan tourner sans les mains autour de la barre, pour Margaux tourner dans un sens puis l’autre en se déplaçant sur le banc et pour Ismaël faire une roulade en arrière sur le tapis incliné. À chaque fois, l’enseignant félicite « Bravo ! », « Oui, il a réussi ! », « Regardez comment Louve a fait ! ». Les essais et les réussites sont pris en photo pour en garder trace et la séance d’EPS est suivie d’une séance de langage. Fabien Dejoux projette au tableau les photos permettant aux élèves de mettre des mots sur les actions réalisées, sur ce qu’ils ont ressenti et appris.
Chacun son rythme
Car valoriser les réussites pour mettre en lumière les progrès des élèves, c’est pour cette équipe l’ADN de la maternelle et ce dans tous les domaines. « C’est une source intarissable d’apprentissages », affirme la directrice, Isabelle Geourjon. Une réflexion d’équipe a été menée pour trouver un carnet de suivi des apprentissages (CSA) qui permette de rendre compte aux familles, à l’élève et aux autres PE des progrès réalisés dans la classe et tout au long du cycle. « Il y avait pléthore d’outils mis à disposition, rapporte la directrice. Nous voulions un CSA qui ne soit pas une usine à gaz mais opérationnel, pas trop chronophage et adapté au vécu des élèves. Le choix a été d’utiliser « Bookcreator » que nous utilisions déjà pour créer des livres ». Photos, vidéos, enregistrements vocaux illustrent le « book » de chaque élève. Pour chaque domaine, l’équipe a repéré des situations d’observation de la PS à la GS et établi quatre degrés de progressivité qui ne sont pas communiqués aux parents. Julie Tognazzoni, enseignante de MS, précise qu’« il fallait absolument éviter que les parents relient les degrés de progressivité à un niveau de classe car les enfants évoluent chacun à leur rythme. Pour certains, les quatre repères dans une discipline seront validés dès la PS, pour d’autres il faudra plus de temps et c’est normal ». Les parents ont uniquement connaissance des progrès de leur enfant et des attendus de fin de GS. Cela ne veut pas dire que les élèves ne rencontrent pas de difficultés. « Ce qui est essentiel est d’avoir avec l’élève une réflexion sur l’erreur, la comprendre pour avancer », explique Isabelle Geourjon. Julie Tognazzoni note que la pression des parents pour comparer leur enfant avec les autres est grande mais elle essaie « de ne pas encourager cela en rapportant l’enfant à sa propre performance ».