10 septembre : faire front pour l’école

Mis à jour le 29.08.24

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L’exécutif poursuit la politique éducative du “choc des savoirs” avec notamment la généralisation des évaluations nationales qui ne régleront en rien les conditions de travail des personnels, ni d’apprentissage des élèves. Le syndicat, avec d’autres organisations, appelle à se mettre en grève le 10 septembre pour une autre politique éducative et un budget à même d’améliorer les conditions de travail.

Poursuite d’une politique éducative fortement contestée.

C'est dans un contexte politique inédit marqué par le déni de démocratie du président de la République, que Nicole Belloubet, ministre démissionnaire a tenu sa conférence de presse. Elle a déroulé une politique éducative en totale continuité avec celle du « choc des savoirs », pourtant très fortement contestée. Au déni des urnes, s’ajoute le déni de notre quotidien, de nos réalités.

Alors qu’aucune mesure concrète d’amélioration des conditions de travail n’a été annoncée, l’élargissement à tous les niveaux des évaluations nationales renforce la mise au pas de la profession avec toujours plus d'injonctions aux « bonnes pratiques ». Ces évaluations standardisées ne permettent pas de répondre aux difficultés réelles des élèves, car elles ne renseignent pas l’enseignant·e sur les mécanismes qui font obstacle aux apprentissages. Par ailleurs, elles ont un effet de stigmate sur les élèves. Pour Fabrizio Butera, professeur de psychologie, « dans la tête des élèves, il s’agit d’un jugement de leur travail qui se répercute sur leur identité personnelle. En classe, les élèves développent une réputation scolaire en lien avec leurs résultats ».
De fait, ces évaluations participent à la dégradation des conditions de travail des personnels et à la construction d’une école encore plus inégalitaire.
La FSU-SNUipp appelle à la non passation de ces évaluations.

Conditions de travail : nécessité d’un autre budget !

Effectifs chargés, inclusion sans moyens suffisants, explosion du temps de travail, remplacements non assurés… Les conditions de travail impactent la santé psychologique des personnels. Un phénomène accentué par les refus fréquents de temps partiels ou d’autorisation d’absence, l’impossibilité d’accéder aux formations, des salaires en décalage avec l'inflation et le manque de reconnaissance.
Si Nicole Belloubet parle de « sanctuariser le budget » du ministère de l’Éducation nationale, lors de sa conférence de presse, elle n’a pas fait d’annonce en ce sens. Au contraire, alors que seules les affaires courantes devraient être traitées, des consignes budgétaires restrictives sont données aux ministères dont celui de l’Éducation nationale.
Pour la deuxième année consécutive, le premier degré doit rendre des moyens utiles à son bon fonctionnement. Cela se traduit notamment par des fermetures de classes à la rentrée. Le plan d’économie de l’Etat, dont l’Education nationale n’est pas exemptée, a déjà entraîné des annulations de crédit.
Il y a urgence à exiger un budget à hauteur des besoins. Seul un véritable «choc des moyens» permettrait de recruter massivement et d’améliorer les conditions de travail.

Faire front pour l’École

Le quotidien des personnels et le sens du métier enseignant et AESH sont attaqués. Dans ce contexte, seule la mobilisation permettra de continuer à peser sur les décisions pour exiger :

  • le respect de la liberté pédagogique et l’abandon des évaluations nationales standardisées ;
  • un véritable choc des moyens permettant la baisse des effectifs dans toutes les classes et une inclusion respectueuse des personnels comme des élèves.

Quel que soit le gouvernement qui sera nommé, l’École publique et ses personnels doivent être entendus : Le “choc des savoirs” doit être abandonné et un “choc des moyens” doit avoir lieu. Il est temps de prendre la rue et de faire front pour l'école.