Des moyens pour l’école publique
Mis à jour le 26.01.24
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Alors que la nouvelle ministre fait la promotion de l'école privée en dénigrant le service public, la FSU-SNUipp rappelle que le privé est largement financé par l'argent public. Elle exige que les fonds publics aillent exclusivement à l’école publique dont les besoins sont criants.
Le premier jour d’Amélie Oudéa-Castéra a été l’occasion d’une attaque frontale contre l’école publique, laïque et gratuite, la ministre se lançant dans un vibrant hommage… à l’école confessionnelle privée ! Par ces propos, la ministre s’est totalement discréditée alors que l’école privée est largement financée par un argent public qui manque pourtant cruellement pour le service public d’éducation. Elle ne peut rester à son poste.
Un privé largement subventionné
Alors que l’école publique souffre d’un manque de moyens chroniques entraînant effectifs chargés, non remplacements ou équipements insuffisants, l’école privée s’est vue octroyer des financements supplémentaires lorsque la scolarisation à 3 ans a été rendue obligatoire en 2019.
Un cadeau supplémentaire au privé pourtant déjà largement subventionné par l’État. En effet, comme le souligne la Cour des comptes dans son rapport de juin 2023, « le financement apporté par l’État est prépondérant ». Les écoles privées sont subventionnées à hauteur de 55,2% par l’État et 21,5% par les collectivités quand l’école publique l’est respectivement à 58,8% et 37,9%. L’une et l’autre sont donc financées par les impôts mais les règles du jeu ne sont pas similaires. Les indices de position sociale rendus publics confirment que le privé concentre les élèves des milieux les plus favorisés, notamment à Paris et dans les grandes villes.
En sélectionnant leurs élèves, les écoles privées jouent « un rôle de tri social » avec comme « point commun l’entre-soi », souligne le sociologue Bernard Lahire. Ajoutant « seule une politique ferme de mixité urbaine et scolaire pourrait contrarier ces logiques ».
Au final, c’est bien le financement public qui permet à l’école privée de fonctionner, allant parfois jusqu’à organiser en son sein des ghettos de privilégié·es avec des conditions d’apprentissage sans commune mesure avec celles du public.
La FSU-SNUipp s’oppose à toutes les tentatives d'affaiblir le service public d'éducation au profit du secteur privé et rappelle que les fonds publics doivent aller à l’école publique. La grève du 1er février sera l’occasion de rappeler cette exigence.