En selle pour l’école publique !
Mis à jour le 30.05.24
3 min de lecture
C’est une initiative inédite et audacieuse qui s’est déroulée du 13 au 29 mai : des professeurs des écoles et AESH de la FSU-SNUipp ont parcouru la France à vélo pour dénoncer la situation de l’école publique et de ses personnels. Au cours des douze étapes de ce tour, douze thématiques ont été abordées et un cahier des solutions rédigé.
Conditions de travail dégradées, salaires insuffisants, inclusion sans moyen, tri des élèves, non-remplacement, manque de formation,... Les thèmes abordés au cours des douze étapes de ce tour de France des écoles sont nombreux et cruciaux.
DOUZE ÉTAPES, DOUZE THÉMATIQUES
À chaque arrêt, une réunion publique a réuni PE, AESH, parents d’élèves comme élu·es locaux. Ensemble, ils et elles ont discuté des difficultés spécifiques dans leurs départements ou régions mais surtout, ont cherché des solutions pour défendre et améliorer l’école publique, l’accueil des élèves et la situation des personnels. Ni la fatigue, ni la pluie n’ont découragé ces cyclistes engagé·es, notamment lors de la dernière étape le 29 mai, qui a vu des enseignantes et enseignants d’Ile-de-France rejoindre le peloton.
Le padlet de la Revue de presse
ARRIVÉE ET CONFÉRENCE DE PRESSE
Lors de la conférence de presse précédant la dernière étape, une représentante de la FSU-SNUipp du 59 a pu revenir sur la genèse de ce projet et ses objectifs avant que les départements d'Île-de-France exposent leurs problématiques.
Dans cette région, l'attractivité du métier d'enseignant est un enjeu majeur. Malgré un recours massif aux personnels contractuel·les, des milliers d’élèves se retrouvent chaque jour sans professeur. Le coût élevé du logement, les restrictions des droits des personnels et les conditions de travail difficiles renforcent cette situation critique.
L’inclusion scolaire, autre sujet de préoccupation majeur, a aussi été mise en avant. Dans les Yvelines par exemple, ce sont près de 850 élèves suivi·es par la MDPH qui sont privé·es de leur droit à l’éducation. Au moins 150 élèves attendent une place en ULIS et 700 en institut médico-éducatif, ce qui les oblige à être scolarisé·es dans des classes ordinaires sans les moyens nécessaires à leurs apprentissages. Et partout, ce sont des fermetures massives de classes pour la rentrée 2024 qui empêchent la réduction des effectifs par classe à un niveau comparable à la moyenne de l'OCDE (19 élèves par classe).
Ce contexte de restrictions budgétaires nuit gravement à la qualité de l'enseignement.
Ces conditions dégradées ont provoqué un mouvement de grève d’ampleur en Seine-Saint-Denis. Mais, les appels à un plan d'urgence pour l'éducation restent pour le moment sans réponse, laissant les personnels enseignants et AESH tout comme les élèves dans des conditions inacceptables.
Guislaine David, porte-parole de la FSU-SNUipp, a clôt cette conférence en rappelant que le syndicat demande un “choc des moyens” et non un “choc des savoirs” et rappelle le lien entre la dégradation des conditions de travail et l’attractivité du métier.
Voir ou revoir la conférence de presse
Ce Tour de France des écoles se veut une réponse festive et originale face à l'indifférence gouvernementale. Les enseignantes, enseignants et AESH montrent qu’ils ne se résignent pas. Le " livre des solutions “ sera remis à la ministre de l’Éducation afin de démontrer que d’autres choix sont possibles.
Il est urgent que le gouvernement entende la voix des personnels. La FSU-SNUipp continue de se mobiliser contre ces réformes qui organisent un tri social et persistent dans une politique éducative néfaste pour les élèves et les personnels.