L’émotion sanctionnée !

Mis à jour le 04.02.20

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Les PE de Seine-Saint-Denis qui le 3 octobre dernier avaient rendu hommage à leur collègue Christine Renon se voient retirer une journée de salaire. Le SNUipp-FSU demande au ministre de revenir sur cette décision.

Il y a quelque chose de consternant, dans la décision prise par l’administration de prélever une journée de salaire aux quelque 3 000 enseignantes et enseignants des écoles qui, le 3 octobre dernier, ont rendu un dernier hommage à leur collègue Christine Renon, directrice à Pantin qui s’était donnée la mort quelques jours plus tôt.
Une froideur technocratique qui laisse pantois. Car bien sûr, réglementairement, c’était une journée de grève. Et alors ? Comment faire autrement, ce jeudi d'obsèques, pour exprimer son émotion, sa douleur et sa colère ? La FSU avait d’ailleurs demandé officiellement « que cette journée ne donne pas lieu à retenue sur salaire pour les collègues qui se sont mis en grève pour montrer leur soutien et leur indignation, car personne ne devrait mourir de son travail. », s’indigne le SNUipp-FSU dans un courrier adressé le 3 février au ministre de l’Éducation nationale.
Une lettre dans laquelle le syndicat lui demande donc solennellement de renoncer au prélèvement de cette journée de grève au caractère oh combien symbolique. Réparer une décision imbécile de son administration, voilà qui grandirait la rue de Grenelle…