La place des psy dans la crise sanitaire

Mis à jour le 22.04.20

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Malgré les difficultés matérielles et le manque de personnels spécialisés, les psychologues de l’Éducation nationale jouent tout leur rôle auprès des équipes enseignantes et des enfants en difficulté. Des questions déjà anciennes restent posées pour l’après.

Cette crise sans précédent a été le révélateur de l'isolement dans lequel se trouvent les psychologues. Dans certains RASED où le psychologue est seul en l’absence d’enseignants spécialisés, le travail collectif nécessaire dans cette situation exceptionnelle a été empêché. Les pôles ressources, qui sont parfois un lieu d'élaboration en commun, auraient pu jouer ce rôle. Dans les faits, on constate qu’ils sont rarement opérationnels et que quand ils existent, sont trop souvent instrumentalisés par les IEN pour pallier les manques de postes.
De plus, le peu, voire l'inexistence de moyens de communication en termes d’équipement informatique et de téléphonie a souvent généré un moment de flottement dans les réponses apportées par les psychologues.
Si le lien a pu être maintenu avec et entre les enseignants, les familles, les élèves et les partenaires, c’est grâce à la réactivité des personnels. Une fois passé le moment de sidération, les RASED, abondés ou non, ont su mener des réflexions communes dans le respect des missions de chacun. Le travail d’équipe au sein des RASED a trouvé tout son sens et des modalités d’interventions à distance ont été proposées aux équipes enseignantes. Les psyEN-EDA seuls ont pris appui sur leurs pairs pour construire du collectif.

L’après

Pour la sortie du confinement, des modèles sont à inventer mais il s’agira d’utiliser l’expertise des personnels sur les modalités d’accompagnement humain, afin de ne pas se laisser imposer des protocoles ou autres Vademecum comme certaines académies le préconisent.
Le travail collectif doit permettre de répondre aux besoins des familles et des équipes enseignantes, sans se laisser dicter de supposées « bonnes pratiques ».
Sortir de cette situation potentiellement traumatique est l’objectif que chaque RASED se donnera. Les modalités de mise en place seront bien évidemment adaptées au terrain. Ces initiatives permettront de faire obstacles à des injonctions hiérarchiques qui pourraient parasiter le travail collectif.
Face à cet évènement, la résilience ne peut se construire que dans le collectif. Il y faudra des temps institutionnels de mises en perspective, d’analyse et de réflexion. La nécessité d’une formation continue de qualité se fait également cruellement sentir. Le ministère doit tirer des leçons du déroulé de cette crise et répondre à ces demandes récurrentes, tout comme celle d’un retour généralisé à des réseaux complets et constitués des trois spécificités.