Le RASED, un pilier indispensable

Mis à jour le 09.04.20

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Le collectif RASED a rendu public un document en quatre pages pour rappeler que ce dispositif d’aide aux élèves en difficulté reste à reconstruire. Le 6 avril dernier il a également écrit au ministre pour réclamer une audience au moment où se discutent les cartes scolaires dans les départements.

Dans un "quatre pages" spécial, le collectif national RASED qui regroupe associations professionnelles, syndicats enseignants et organisation de parents rappelle que le dispositif d’aide aux élèves en difficultés doit retrouver ses moyens d’agir.
Comme « les réseaux d’aide ont perdu un tiers de leurs effectifs entre 2008 et 2012 », souligne le collectif, les aides spécialisées ont bien du mal à couvrir tout le territoire national. Une série de cartes montre par exemple que la quasi-totalité des départements français ne dispose plus que d’une seule aide à dominante relationnelle (ancienne option G) pour plus de 1250 élèves et que certains n'en disposent plus du tout. Autant dire que les enseignants et les enseignantes des écoles, les familles et les élèves ont perdu la possibilité réelle de faire appel à ce dispositif d’aide dans le quotidien de la classe et des écoles pour prendre en charge la difficulté scolaire.

Enfin, le collectif pointe que « le contexte de la prise en charge de la difficulté scolaire repose aujourd’hui de plus en plus sur des réponses standardisées dictées par les évaluations nationales, à l’aune des neurosciences et de ses protocoles ». Une façon de faire bien éloignée des aides spécialisées des réseaux d’aide qui relèvent au contraire d’une approche cousu-mains « co-construite avec les équipes et les familles pour mettre en place des remédiations appropriées », indique le collectif.

Le collectif rappelle enfin que la circulaire de 2014 fixant le cadre de travail des réseaux d’aide est toujours en vigueur et revendique que des postes soient à nouveau ouverts. Les organisations représentatives demandent que les deux dominantes du parcours « travailler en RASED » restent clairement identifiées et surtout proposées sur tout le territoire pour la formation CAPPEI des enseignantes et enseignants spécialisés. 

Un courrier au ministre

Le 6 avril, le collectif RASED national s'est également adressé au ministre pour lui rappeler qu'avec l'épisode épidémique que le pays traverse et la fermeture des écoles, nombre d'élèves suivis par les personnels spécialisés des RASED se retrouvent bien souvent parmi ceux qui ont le plus de mal à garder un lien avec leur scolarité. Le retour en classe sera donc particulièrement difficile pour eux et l'école aura encore plus besoin de personnels spécifiques pour les accompagner et soutenir les équipes. Alors que les projets de carte scolaire dans les départements font encore apparaître des suppressions de postes de personnels RASED, le collectif sollicite une audience auprès du ministre afin d'invoquer cette incohérence et plaider pour la spécificité et l'importance des réseaux d'aide dans l'aide aux élèves les plus fragiles.